Il a été l'un des plus fidèles soutiens de François Fillon dans la course à la présidentielle. Une élection réputée imperdable jusqu'à ce que les affaires fassent plonger le candidat de la droite. Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et président du groupe LR au Sénat, se confie pour la première fois sur cette campagne mouvementée.
"Un moment de sidération". Cela fait désormais deux mois que l'aventure présidentielle s'est arrêtée. "C'est une période difficile. Après un échec, il y a une souffrance. Ça a été une campagne extrêmement violente, rude, et il y a un phénomène un peu de décompensation ensuite." Le sénateur ne va pas jusqu'à exprimer un passage de déprime. "Non, non, mes amis ont été plutôt élégants. Pas de déprime, mais un moment de sidération", reconnaît-il.
"Si on effaçait la primaire, tout s’effondrait". Le sénateur indique avoir vu François Fillon "hésiter à de nombreuses reprises. Il n'a jamais été dans un jusqu'au boutisme", ajoute-t-il, même si le candidat martelait lui-même qu'il irait jusqu'au bout. "Dans chaque crise aiguë, il a pris soin de contacter Nicolas Sarkozy, Alain Juppé pour prendre conseil", défend-il encore, souhaitant éviter les petites phrases et les attaques à l'encontre de celui qu'il a toujours soutenu.
"Le point culminant, ça a été le Salon de l'agriculture. Ensuite il y a eu le Trocadéro", qui a marqué un tournant et a décidé le candidat à se maintenir. "Mais dès la fin janvier, j'ai constaté qu'il n'y avait pas de plan B. (...) Je me suis dit que si on effaçait brutalement les résultats d'une primaire réussie, tout s'effondrait", dit-il.
La fin de la politique pour Fillon. Aujourd’hui, François Fillon "se remet mais c'est excessivement difficile pour lui aussi, pour sa famille. Il a souhaité se retirer. (...) Une page s'est tournée définitivement pour lui." La politique, c'est donc fini pour l'ex-candidat à la présidentielle qui n'assistera pas à l'assemblée générale de son micro parti, Force républicaine, dont Bruno Retailleau réfléchit à prendre la tête en septembre.