L'Assemblée nationale a rejeté mardi en fin de journée le projet de loi de finances 2025. La partie "recettes" du texte a été approuvée par 192 députés, issus du Nouveau Front populaire, contre 362, membres des quatre groupes de la coalition gouvernementale, du RN et de l'UDR. Ce texte est donc renvoyé dans sa totalité au Sénat.
L'Assemblée nationale a nettement rejeté mardi en première lecture le projet de loi de finances 2025 , seule la gauche votant pour un texte qu'elle a largement contribué à réécrire, et qui a été "dénaturé" selon la majorité. La partie "recettes" du texte a été approuvée par 192 députés, issus du Nouveau Front populaire, contre 362, membres des quatre groupes de la coalition gouvernementale, du Rassemblement national et de l'UDR présidée par Eric Ciotti.
Une douzaine de députés du groupe centriste Liot, soit environ la moitié de ses effectifs, s'est également opposée au texte. Celui-ci va désormais poursuivre son parcours législatif au Sénat.
C'est le budget "que le peuple français a choisi le 7 juillet dernier", commente un LFI
"Ce budget est le budget du Nouveau Front populaire, il est le budget que le peuple français a choisi le 7 juillet dernier", a commenté le député LFI Aurélien Le Coq, en estimant à "75 milliards" les "recettes nouvelles proposées par le Nouveau Front populaire et La France insoumise, pour un excédent positif de 58 milliards d'euros".
Chiffre contesté par le rapporteur général du Budget, le centriste Charles de Courson, qui a estimé que les amendements votés ces dernières semaines aboutissaient "apparemment" à 65 milliards de recettes supplémentaires, mais en réalité à une "perte sèche de recettes fiscales de plus de six milliards d'euros". "Nombre d'amendements adoptés, à hauteur de 50 milliards, ne respectent ni nos droits constitutionnels, ni le droit européen, voire sont inapplicables", a-t-il pointé du doigt.
"Un barbouillis budgétaire qui n'a ni queue ni tête", pour un député Renaissance
Les orateurs de la majorité ont tour à tour dénoncé un texte "dénaturé", "irréaliste et irresponsable", et dont l'un des principaux articles, portant sur la contribution française au budget de l'Union européenne, a été supprimé. Le résultat des discussions, "c'est un barbouillis budgétaire qui n'a ni queue ni tête, qui n'a aucune cohérence interne, qui à 80% ne pourrait pas s'appliquer et qui est donc indigne du respect que l'on doit aux Français et à notre assemblée", a brocardé le député Renaissance David Amiel.
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Au nom du Rassemblement national, le député Matthias Renault a dénoncé un budget "inacceptable" pour le RN, qui avait "posé une ligne rouge très claire dès le départ, pas d'augmentation globale des impôts". "Une majorité de députés refuse à la fois le matraquage fiscal et à la fois l'incapacité de la France à rester en cohérence avec ses engagements européens", a estimé après le vote le ministre du Budget Laurent Saint-Martin, promettant qu'un certain nombre d'amendements discutés à l'Assemblée seraient repris dans la suite de la navette parlementaire.
"Il est important que ces débats n'aient pas servi à rien", a-t-il affirmé, alors que les discussions démarrées le lundi 21 octobre ont été marquées par l'absence des députés de la majorité, et des alliances à géométrie variable dont le gouvernement est souvent sorti perdant.