Budget 2025 : les députés RN voteront-ils la censure après le «probable» 49.3 de Barnier ?

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Jacques Serais, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Le Premier ministre Michel Barnier enclenchera "probablement" l'article 49.3 pour faire adopter le budget 2025, prenant le risque d'une motion de censure. Si la gauche est décidée à la voter, le Rassemblement national détient la possibilité de la faire adopter, et ainsi faire tomber le gouvernement Barnier.

C'est la question qui se pose, après l'entretien de Michel Barnier à Ouest-France. Le Premier ministre a déclaré qu'il utiliserait "probablement" l'article 49.3 pour faire adopter le projet de budget pour 2025. La gauche est déjà décidée à la voter, et dans une Assemblée où le camp présidentiel n'a pas de majorité absolue, la position du Rassemblement national et son groupe de 125 élus est déterminante pour l'avenir du gouvernement Barnier. Les députés RN sont-ils prêts à voter la motion de censure ?

Certains, comme l'élu de la Somme Jean-Philippe Tanguy, sont tentés d'appuyer sur le bouton. "Michel Barnier a choisi le chemin de la censure du Rassemblement national parce qu'il n'a rien négocié avec le RN, il n'a rien voulu négocier avec la gauche. Il a fait un budget minoritaire", a-t-il affirmé sur BFM TV.

Pas de parallèle avec le procès de Marine Le Pen

S'il en est ainsi, l'actuel Premier ministre pourrait ne pas passer Noël à Matignon. Il reste que le choix du RN n'est pas arrêté, comme l'a assuré le patron du parti, Jordan Bardella, ce jeudi dans l'émission Punchline . "S'il doit y avoir une censure à l'issue du budget, elle se fera pour des raisons politiques liées aux mauvais choix qui auront été faits par le gouvernement. Et si demain, il doit y avoir une censure sur un autre sujet, elle se fera à l'appréciation exclusive de ce sujet", a-t-il exposé sur Europe 1.

"On ne mélange pas tout, et on ne fait évidemment pas n'importe quoi", a ajouté le président du Rassemblement national, qui ne veut donc pas mettre en parallèle la menace de censure et le procès des assistants parlementaires du RN. Ce contexte est pourtant à prendre en considération : le délibéré est attendu en mars, et Marine Le Pen risque une peine d'inéligibilité .