Le Sénat ne va pas "lâcher l'affaire" et va rester "mobilisé", "toutes sensibilités politiques confondues", contre les 850 millions d'euros d'économies demandées aux armées en 2017, a indiqué l'ancien secrétaire d'Etat à la Défense et sénateur du Haut-Rhin Jean-Marie Bockel (UDI).
"Nous savons que ce budget-là n'est pas sincère". "Soyons clairs, je ne mets pas en cause la sincérité du président d'aller vers les 2% du PIB. À l'horizon de 2025, c'est encore possible". "Nous savons que ce budget-là n'est pas sincère, c'est-à-dire qu'on racle les fonds de tiroirs entre le montant affiché (des opérations extérieures, NDLR) et le milliard que ça coûte", a déclaré Jean-Marie Bockel sur Sud Radio et Public sénat. Mais "ces 800 millions ça veut dire quoi ? Ça veut dire des problèmes d'hélicoptères qui s'usent beaucoup plus vite au Mali et qui sont en nombre insuffisant en état de fonctionner. Ça veut dire également des véhicules au sol dans les mêmes conditions. Ça veut dire la condition du soldat. Toute une série de questions pratico-pratiques où ça ne le fera pas", a poursuivi le sénateur, membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat.
"Nous ne sommes pas rassurés". "Donc je dirais : soutien à la démarche générale du président de la République en matière de défense, ce n'est pas une démarche oppositionnelle, mais nous ne lâcherons pas l'affaire. Pour le moment nous ne sommes pas rassurés sur ce gap. Donc nous restons mobilisés, toutes sensibilités politiques confondues au Sénat", a conclu Jean-Marie Bockel.
Jeudi soir, au ministère de la Défense, Emmanuel Macron a sévèrement recadré le chef d'Etat-major Pierre de Villiers, qu'il vient pourtant de reconduire pour un an, considérant "qu'il n'est pas digne d'étaler certains débats sur la place publique". Pierre de Villiers avait vivement critiqué mercredi devant des députés le train d'économies imposé à la défense, jugeant la trajectoire budgétaire "non tenable".