Budget de la Sécu : fumée blanche entre députés et sénateurs mais nuages noirs pour Barnier

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Arthur de Laborde / Crédits photo : STEPHANE DE SAKUTIN / POOL / AFP , modifié à

Députés et sénateurs ont trouvé un compromis mercredi sur le budget 2025 de la Sécurité sociale. Le texte reviendra lundi à l'Assemblée nationale mais faute de majorité, Michel Barnier devrait dégainer son premier 49.3 à la chambre basse et affronter une motion de censure en réponse dans la semaine.

Sénateurs et députés sont parvenus à un compromis mercredi concernant le budget de la Sécurité sociale pour 2025, ouvrant la voie à son adoption sans vote via le 49.3, lundi prochain à l'Assemblée nationale. Michel Barnier peut-il éviter une censure dès la semaine prochaine sur cette version du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) ? Le Premier ministre se sait sérieusement menacé mais il garde tout de même l’espoir de survivre à cette épreuve du budget.

Le Premier ministre sur un siège éjectable

Plus que jamais sur un siège éjectable. Michel Barnier se battra "comme un lion jusqu’à la dernière minute", résume l’un de ses proches. Première stratégie : jouer la carte de la négociation sincère avec le Rassemblement national. Le Premier ministre a ouvert des portes, "il faut maintenant formaliser des avancées concrètes", explique un ministre.

Selon les informations d'Europe 1, le gouvernement prévoit d’ailleurs d’annoncer rapidement un geste sur la hausse des taxes sur l’électricité , l'une des principales lignes rouges posées par Marine Le Pen. "Elle va jouer le rapport de force jusqu'au bout, mais tout ce qu’elle demande ne pourra pas aboutir", prévient un poids lourd du gouvernement qui rappelle le cadre inflexible des 60 milliards d'euros d’économies.

"Sans budget, le chaos est garanti"

La deuxième stratégie est celle de dramatiser en martelant un refrain, "sans budget, le chaos est garanti". Objectif : renvoyer la responsabilité de la tempête qui s’annonce sur les oppositions en prenant l’opinion à témoin. Une ministre s'en dit convaincue : "Les Français ne veulent pas d'instabilité. Ils ont trop peur du trou noir dans lequel on tomberait avec la censure."