Le député socialiste de l'Essonne, Jérôme Guedj, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Romain Desarbres, il regrette de ne pas avoir pu plus longuement débattre autour de la question des retraites, alors que le projet du gouvernement est de "pénaliser tous les retraités", plutôt que de s'attaquer à certains avantages.
Le budget crispe l'opposition. Après plusieurs semaines de débat, le budget 2025 a finalement été rejeté par l'Assemblée nationale , permettant ainsi au gouvernement d'envoyer sa copie , sans aucune modification des députés, au Sénat. Le gouvernement de Michel Barnier poursuivra donc au palais du Luxembourg sa recherche d'économies pour faire face à un déficit trop important.
Invité ce vendredi sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews, le député socialiste Jérôme Guedj ne cache pas sa frustration. "Je suis frustré comme parlementaire, de ne pas avoir pu parler du gel des pensions de retraite" par exemple, estime-t-il, assurant que le gouvernement a tout mis en place pour faire trainer les débats au maximum.
"C'est une sorte de demi-mesure"
"On n'a pas pu aborder dans l'hémicycle ce sujet-là. Ils ont fait traîner pour qu'on n'y arrive pas. Pourtant, ça préoccupe l'ensemble des retraités de savoir si au 1ᵉʳ janvier 2025, ils vont avoir une revalorisation de leur pension de retraite", insiste-t-il. Pourtant, Laurent Wauquiez (chef de la droite républicaine à l'Assemblée nationale) a annoncé que le projet du gouvernement de reporter la revalorisation des retraités de janvier à la mi-2025, a été abandonné. À la place, une revalorisation aura bien lieu début janvier, mais elle ne sera que de 0,9%, soit moitié moins que l'inflation.
"Au bout du bout, j'espère que tout le monde a bien compris que ce ne sera pas à la hauteur de ce qui était prévu. C'est une sorte de demi-mesure. Il y a au moins 9 millions de retraités qui seront pénalisés puisque seuls ceux qui ont des retraites inférieures au SMIC à 1.400 euros auront une demi revalorisation."
Pas les bons choix
"Concrètement, c'est quelques centaines d'euros de moins par an pour des gens qui ont besoin de payer leur mutuelle, qui ont besoin d'avoir un peu de mou si j'ose dire, pour leur quotidien, leur logement ou faire plaisir à leurs petits enfants", insiste le député de l'Essonne.
"D'autres solutions étaient possibles dans ce même budget de la Sécurité sociale à la place de cette mesure", insiste-t-il, assurant que son bloc avait proposé de taxer les retraites chapeaux (une retraite financée par une entreprise et qui est exonérée de cotisations sociales et de CSG ndlr), ou encore s'en prendre aux distributions gratuites d'actions. "Mais là, on a fait le mauvais choix de pénaliser tous les retraités", conclut-il.