À quelques jours des élections européennes, le Rassemblement national va déposer ce lundi une motion de censure en réaction à la dégradation des finances publiques. Objectif : s'afficher comme le seul véritable parti opposé au gouvernement.
Gabriel Attal va devoir défendre son gouvernement à l'Assemblée. Ce lundi, le Premier ministre est visé par une motion de censure du Rassemblement national. Le parti de Marine Le Pen reproche au gouvernement Attal de ne pas avoir présenté de budget rectificatif après le dérapage des Comptes publics, ce qui a valu à la France une dégradation de la note de sa dette souveraine , vendredi, désormais à AA-. À une semaine des élections européennes, cette motion de censure du Rassemblement national a aussi pour objectif de s'afficher comme la seule véritable opposition au gouvernement.
"Je n'exclus rien"
L'objectif de Marine Le Pen, habituée des coups politiques à l'Assemblée nationale, est clair : contraindre les différents groupes à se positionner face au gouvernement. Son parti a dans son viseur, Les Républicains, très critiques de l'état des finances et qui agitent, eux aussi, la menace d'une motion de censure. Mais la droite n'est jusqu'ici toujours pas passée aux actes.
Les cadres du parti, Eric Ciotti ou Olivier Marleix notamment, plaident pour attendre le prochain examen du budget à l'automne. Ils ne devraient d'ailleurs pas ajouter leur voix à celle du RN ce lundi, accusé de vouloir uniquement faire un coup. Une abstention vue au Rassemblement national comme une incohérence flagrante et qui relaie LR, selon Marine Le Pen, au rang d'opposition factice.
Reste que l'examen de la motion lundi après-midi pourrait illustrer à nouveau les divisions à droite. "Je n'exclus rien", confie ainsi un député LR à propos du vote. "Si ce n'est pas celle-ci, la prochaine sera la bonne", ajoute un autre, agacé par l'absence de réponse de son parti face aux errances du gouvernement. À six jours des européennes, la séquence à l'Assemblée participe enfin de la stratégie du RN pour cette élection : nationaliser au maximum le scrutin.