Il faut sortir du "déni" face aux violences sur les enfants, ainsi que d'une "vision idyllique de la famille", a souligné la ministre des Solidarités Agnès Buzyn, qui doit présenter d'ici fin novembre les grandes orientations de sa "stratégie de protection de l'enfance".
"Il faut sortir d'une vision idyllique de la famille". "Il y a (...) une part de déni. La très grande majorité des enfants qui meurent aujourd'hui du fait de violences sont tués au sein du cercle familial. Il faut oser le dire et sortir d'une vision idyllique de la famille. Toutes ne sont pas bien-traitantes. C'est une réalité inacceptable, mais c'est la réalité", a dit Agnès Buzyn au magazine Elle à paraître vendredi.
Mettre l'accent sur la formation des professionnels. Pour "trouver les bons leviers d'action", le gouvernement a besoin de statistiques plus fiables en matière de violences sur les enfants, a encore souligné la ministre. L'accent doit également être mis sur la formation des professionnels, "aussi bien pour prendre en charge que pour repérer les enfants en danger", a indiqué Agnès Buzyn, qui donne l'exemple des médecins urgentistes, "pas suffisamment formés pour détecter les bébés secoués", alors que la moitié des bébés "tués par leurs parents meurent d'avoir été secoués".
Plus de 35.000 cas de violence signalés en 2015. Selon des données de l'Observatoire national de l'enfance en danger, plus de 35.000 cas d'enfants en danger ont été signalés en 2015 au numéro "Allô enfance en danger" (le 119), principalement pour des faits de violences physiques et psychologiques.