Bayrou exige la tenue d'"un sommet opérationnel". Alors que la situation sur place est de plus en plus tendue, que faire face à la crise des migrants à Calais ? Invité d'Europe 1 lundi matin, le président du MoDem François Bayrou a livré sa pensée. "Il faut qu'on exige un sommet opérationnel entre la France et la Grande-Bretagne qui donnera aussi sa place à la mairie de Calais", a déclaré le leader centriste. François Bayrou souhaite aussi qu'y soient associés les ONG et Eurotunnel.
"On saute d'une attitude irresponsable à une attitude légère". Le maire de Pau a notamment réagi aux propos de Xavier Bertrand, candidat Les Républicains à la présidence de la future région Nord-Pas-de-Calais-Picardie qui a suggéré de "laisser partir" les clandestins en Grande-Bretagne.
"C'est la crise de trop, tout le monde voit bien qu'on a atteint une situation absolument insupportable", a jugé l'ancien candidat à la présidentielle. Clairement, pour François Bayrou, le positionnement de la classe politique sur ce dossier n'est pas le bon : "on saute d'une attitude irresponsable à une attitude légère". La première consiste selon lui "à dire 'c'est la faute des autres'", et la seconde se traduit par la publication de tribunes "en disant on est très très unis, on va tout faire ensemble et puis on ne fait rien".
"La situation actuelle revient à ce que la France joue les garde-frontières pour la Grande-Bretagne. Nous sommes la police des frontières de la Grande-Bretagne alors que nous devrions avoir une autre vocation qui est de réguler ensemble et de faire que ces situations humainement intolérables ne perdurent pas", a encore expliqué le maire de Pau.
Londres et Paris affichent leur unité. Londres et Paris ont affiché dimanche leur volonté de "mettre fin ensemble" au problème des migrants qui tentent à tout prix de traverser la Manche.
Dans une déclaration commune publiée par le Journal du Dimanche, les ministres de l'Intérieur français et britanniques, Bernard Cazeneuve et Theresa May font valoir les efforts respectifs de leur pays : l'enveloppe financière de Londres, apportant "15 millions d'euros pour renforcer la sécurité dans le Nord-Pas-de-Calais" et assortie d'une rallonge de 10 millions d'euros cette semaine, ou les "550 policiers et gendarmes" français déployés sur place.
Depuis début juin et des travaux importants de sécurisation du port de Calais, barricades et barbelés incitent de nombreux migrants à se reporter sur le site du tunnel pour tenter la Grande-Bretagne qu'ils voient comme un eldorado. Plusieurs dizaines de migrants sont morts au cours des dernières années en tentant de passer. Dans la nuit de dimanche à lundi, quelque 1.700 tentatives d'intrusion de migrants ont par ailleurs été décomptées.
Bayrou : "Il faut que l'on exige un sommet...par Europe1fr