Ils avaient fait du bruit. Mardi 21 mars, avant un meeting de soutien à François Fillon, plusieurs dizaines d'opposants au candidat LR à la présidentielle avait tapé sur des casseroles pour perturber la réunion publique. "Devant la salle du Minck, arrivés une demi-heure avant Luc Chatel et Xavier Bertrand, nous étions une petite trentaine de citoyens, sans aucune banderole ni revendication partisane", tapant avec des ustensiles de cuisine sur des casseroles, a rapporté l'un des participants ayant écopé de l'amende, Jérôme Baude, par ailleurs délégué syndical Sud à la mairie de Calais.
"On a cru à une blague". Ces manifestants voulaient ainsi dénoncer les "affaires" dans lesquelles le candidat de la droite et du centre est empêtré. "Quand nous avons reçu une contravention de 68 euros chez nous samedi, pour 'Émission de bruit portant atteinte à la tranquillité du voisinage ou la santé de l'homme', comme c'était le 1er avril, on a cru à une blague !", s'est exclamé Jérôme Baude, confirmant une information de La Voix du Nord.
Jérôme Baude raconte encore que les participants avaient continué pendant une heure et quart à faire sonner les casseroles, alors que se déroulait un meeting de soutien à François Fillon, auquel assistaient entre 300 et 400 personnes dont la maire LR de Calais, Natacha Bouchart. "À un moment, on a vu arriver la Brigade anticriminalité (BAC), la police nationale, la police municipale, ils étaient 50, pour nous qui étions 30", poursuit Jérôme Baude. "Ils nous ont demandé nos cartes d'identité et nos adresses." "On est encore abasourdis, c'est une manière de mettre la pression et d'empêcher des gens pas militants, qui ne manifestent jamais, de bouger de leur maison", a-t-il dénoncé.
"Infractions du code de la santé publique". Interrogée, la préfecture du Pas-de-Calais a confirmé indirectement l'existence de ces procès-verbaux, indiquant que les amendes étaient "liées à des infractions du code de la santé publique", tout en soulignant qu'elles n'étaient pas administratives. De son côté, la maire de la ville Natacha Bouchart a tenu à préciser que "les verbalisations réalisées" ne l'avaient "nullement été sur (s)es ordres", mais elle n'a toutefois pas remis en cause "le bien-fondé de ces contraventions".