Alors que le gouvernement a reculé de deux semaines la présentation du projet de loi El Khomri sur le travail en Conseil des ministres, la ministre du Travail est soutenue dans ses rangs. Elle a en tout cas aujourd'hui le soutien de Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du Parti Socialiste doit d'ailleurs la rencontrer mercredi soir et sur Europe 1, il l'a assuré, après son malaise "la ministre va bien".
"La loi Travail verra le jour". Celui qui, juste après avoir pris connaissance du contenu du projet de loi, avait évoqué un texte déséquilibré s'est expliqué mercredi matin sur Europe 1. "Par rapport à la loi El Khomri, j’ai pensé tout de suite que le texte était déséquilibré et qu’il fallait remonter ce qu’on appelle la sécurité sociale professionnelle. Il faut peut-être également corriger des articles sur le licenciement mal encadré. Je l’ai dit, et il s’est avéré que je n’avais pas tort", a-t-il ainsi détaillé, avant d'assurer que, "la nouvelle loi Travail verra le jour avant la fin du quinquennat, car ce n’est pas parce qu’on discute avec les organisations syndicales et les parlementaires que cela va bloquer. Le problème c’est que, quand le texte est apparu, il y a eu des incompréhensions, des questions et il faut donc dialoguer".
Pour que la nouvelle loi sur le travail, renommée "avant-projet de loi sur les nouvelles protections pour les entreprises et les salariés" voit le jour, Jean-Christophe Cambadélis est donc "partisan du juste équilibre. Dans les périodes de crise que nous traversons, je ne suis pas pour des solutions extrémistes, radicales ou gauchisantes. Il y a un juste équilibre à trouver".
"Nous n'aurons pas terminé les discussions le 9 mars". Des organisations de jeunesse, dont le premier syndicat étudiant, l'Unef, ont appelé mardi à une journée d'actions en France le 9 mars et à "rejoindre le rassemblement à Paris" pour réclamer le retrait du projet de loi Travail. Une journée fatidique donc, que le premier secrétaire du Parti Socialiste refuse de voir comme telle. "Nous n’aurons pas encore terminé les discussions le 9 mars. La nature des manifestations sont le débat sur les cheminots, la RATP, un mécontentement des jeunes. C’est une manifestation dont l’objectif n’est pas seulement la loi El-Khomri", a-t-il jugé. La colère qui pourrait s'exprimer dans la rue mercredi prochain ne devrait donc pas atteindre les rangs du gouvernement et Jean-Christophe Cambadélis le martèle, "il faut que cette loi ait lieu car elle contient des éléments nécessaires au pays".
"Les frondeurs ont à cœur de rester dans la famille". Egalement interrogé sur la présence de frondeurs au sein de la gauche qui pourraient faire blocage à la nouvelle loi Travail, le premier secrétaire du Parti Socialiste n'a pas souhaité rentrer dans le débat. "Je ne pense pas que le Parti Socialiste soit un frein aux réformes. Les socialistes sont divers et ils doivent le rester. Les frondeurs sont députés ou sénateurs sous l’étiquette socialiste et je crois qu’ils auront à cœur de rester dans la famille politique", a-t-il affirmé.