Une heure avant son premier discours en tant que premier secrétaire élu du parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis était l’invité dominical du Grand Rendez-vous Europe 1 – Le Monde –ITELE. L’occasion pour lui, notamment de revenir sur le discours de Manuel Valls, prononcé la veille lors du congrès du PS à Poitiers, durant lequel le Premier ministre a sommé les militants socialistes d’être "fiers" de leur président de la République.
"Fier de François Hollande". Jean-Christophe Cambadélis a été le premier à se lever pour applaudir cette intervention, car lui aussi "est fier de François Hollande. C’était un bel hommage de la part de Manuel Valls. Je voulais que le congrès indique au président qu’il était derrière lui ? Il y a nécessité, dans un moment difficile, de faire bloc sur ce que nous pensons et ce que nous faisons".
Cambadélis : "Un bel hommage de Valls" à Hollandepar Europe1fr
"Le président est très déterminé à réussir la fin de son quinquennat". Sur le fond du discours de Manuel Valls, le patron des socialistes y a décelé "une description des difficultés et des défis du monde dans lesquels la France doit s’insérer. Il a aussi clos le débat en disant qu’il serait loyal et fidèle". Sur l’éventuelle candidature de François Hollande en 2017, "Camba", en fin politique, a éludé : "c’est une réflexion personnelle. Je crois que le président est très déterminé à réussir la fin de son quinquennat. Après, c’est une autre question".
"Vous connaissez tous sa passion du football…" Interrogé sur l’aller-retour express de Manuel Valls à Berlin pour assister à la finale de la Ligue des Champions entre Barcelone et la Juventus (photo) – "une faute morale et politique", a jugé le député Thierry Solère (Les Républicains) sur Europe 1 -, Jean-Christophe Cambadélis a jugé que "ce n’est pas maladroit vu le nombre de Français qui ont regardé le match. Hier soir (samedi, ndlr), il n’y avait pas de séance du congrès. Il y avait nécessité de rencontrer, pour des questions techniques, l’ensemble des responsables européens. Il l’a fait, et vous connaissez tous sa passion du football…"
"La fronde telle que nous l’avons connue est derrière nous". En ralliant Martine Aubry à sa motion – grâce à l’interventionnisme de l’exécutif -, Jean-Christophe Cambadélis a tué tout suspense avant même la tenue du congrès. Tant et si bien que certains n’hésitent plus à prononcer l’acte de décès des frondeurs : "la fronde telle que nous l’avons connue est derrière nous. Il faut que toutes les sensibilités participent au travail de reconstruction du PS. Après avoir beaucoup douté, après avoir perdu de nombreuses élections, le PS se ressaisit et c’est un nouveau départ. Il s’agit maintenant de se rassembler et de se rénover."
Cambadélis : «La fronde est derrière nous »par Europe1fr
"Sarkozy électrise la vie politique et divise les Français". Si Manuel Valls est la cible des critiques de l’opposition dimanche matin pour avoir critiqué Nicolas Sarkozy dans son discours, ne comptez pas sur "Camba" pour aller contre le Premier ministre : "Sarkozy a cette qualité qu’il dive les Français. Il électrise la vie politique et divise les Français. Il a eu des mots trop durs dans le débat politique."
"Montebourg est assez peu courageux". Interrogé sur la tribune virulente d’Arnaud Montebourg dans le Journal du Dimanche, Jean-Christophe Cambadélis se dit "un peu étonné. Il avait toute la possibilité de déposer un texte pour le congrès et de parler devant les militants. Il ne veut pas le faire donc il se retrouve dans une situation où il ne veut pas se soumettre au jugement des militants, mais il veut juger les militants qui ont pris position à 60% pour le texte que j’ai défendu. C’est assez peu courageux. Monsieur Montebourg, ou Arnaud, n’a pas eu le courage de se présenter devant les militants. Ce style fait un peu l’homme." Et d’ajouter, passablement agacé : "c’est une insulte aux militants socialistes. La critique est forte, mais les propositions sont faibles. C’est tout le problème d’Arnaud Montebourg".
Cambadélis : "Montebourg n’a pas eu le courage...par Europe1fr
Un appel au dialogue avec les écolos. Outre la rénovation du PS, une autre question est sur la table au congrès du PS, l’éventuelle réintégration des écologistes au sein du gouvernement : "ils reviendront quand ils l’auront décidé. Avant, il y aura des réunions. Nous avons lancé un processus de discussions, avec des ateliers entre eux et nous. Je pense que tout sera fini d’ici juillet. Et ici, sur Europe 1, je fais une proposition : à partir du moment où les débats seront terminés, il faut qu’il y ait en septembre une réunion de nos deux exécutifs pour voir où sont nos divergences et où sont nos convergences. Jamais cela n’a été fait !"
Quelques instants après son passage sur Europe 1, Jean-Christophe Cambadélis a tenu son discours de clôture, intitulé "Gauche des solutions, la Gauche d'un horizon". Le patron des socialistes a notamment estimé que le PS doit "se tourne vers la gauche réelle", en organisant dans chaque canton une "alliance populaire" de citoyens pour faire émerger "un grand mouvement progressiste". Concrètement, "dès septembre (... ) nous lancerons une opération porte ouverte dans chaque section" du parti, a-t-il dit, voulant qu'il tend(e) la main au peuple de France"
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Le Grand Rendez-Vous avec Jean-Christophe...par Europe1fr