Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France et candidat à la présidentielle 2017, a attaqué mercredi Benoît Hamon et Nathalie Kosciusko-Morizet sur leurs positions sur le cannabis, qualifiant les deux responsables de "collabos".
"Une hérésie". "C'est une hérésie, il y a un mal eh bien couchons-nous devant, ce sont des collabos", a répondu le député de l'Essonne, à propos de l'engagement de Benoît Hamon et Nathalie Kosciusko-Morizet respectivement en faveur d'une légalisation et d'une dépénalisation du cannabis. Benoît Hamon et Nathalie Kosciusko-Morizet sont chacun candidats à la primaire de leur camp, respectivement à gauche et à droite, en vue de la présidentielle du printemps.
"L'inquiétude majeure des parents, c'est que nos enfants sombrent dans la drogue". "Madame Kosciusko-Morizet est une collabo de la pensée unique", a surenchéri Nicolas Dupont-Aignan, interviewé dans l'émission "Questions d'info" LCP-France Info-Le Monde-AFP. "Dans notre pays on doit lutter contre la gangrène de la drogue, l'inquiétude majeure des parents (...) c'est que nos enfants sombrent dans la drogue parce que des trafiquants tiennent le terrain", a-t-il conclu.
"S'il n'y pas de légalisation, c'est-à-dire si on ne casse pas ces économies parallèles, nous ne reprendrons pas la main", a estimé lundi Benoît Hamon, député PS des Yvelines. "Si on veut ramener la République (sur les lieux de trafic), il faut en passer par là", a-t-il martelé. Dans le même temps, Nathalie Kosciusko-Morizet, députée LR de l'Essonne, a reconnu que le "système actuel n'est pas efficace". Sans toutefois aller jusqu'à la légalisation, qui "permet de lutter contre le trafic" mais n'envoie pas le bon "signal à la jeunesse".
Une question au centre de l'actualité. La question de la législation autour du trafic de cannabis en France a refait surface en raison de plusieurs événements : un colloque sur le thème de la légalisation s'est tenu lundi au Sénat, alors qu'un sondage Ipsos paru le même jour a affirmé que plus d'un Français sur deux (52%) était favorable à ce que la question soit abordée lors de la campagne présidentielle. Le samedi précédent, la violente agression à coups de cocktails Molotov de quatre policiers qui surveillaient une caméra dans la cité de La Grande-Borne dans l'Essonne, a elle aussi relancé le débat.