Le Premier ministre Bernard Cazeneuve rencontrera Benoît Hamon jeudi à son QG de campagne pour un "entretien de travail", a annoncé Matignon, dans ce qui apparaît comme un signe de soutien au moment où le candidat socialiste est confronté au doute d'une partie de son camp.
Déjà des contacts. Cet entretien, prévu à 11h, sera suivi d'une déclaration commune à la presse et portera notamment sur "les questions de sécurité et les questions migratoires", a fait savoir l'entourage du chef du gouvernement. C'est la troisième fois que le Premier ministre rencontre Benoît Hamon depuis la victoire du député des Yvelines à la primaire de la gauche fin janvier, en plus de plusieurs appels téléphoniques, selon Matignon.
Défendre les réformes du quinquennat. Bernard Cazeneuve a tenté ces dernières semaines de contribuer au rassemblement derrière le candidat socialiste en poussant l'ex-"frondeur" à défendre davantage les réformes du quinquennat, avec des résultats pour l'heure limités. Lors d'une rencontre avec des journalistes européens mercredi à Matignon, Bernard Cazeneuve s'est dit convaincu que ses "conseils" au candidat pour rassembler la gauche "finiraient par infuser". "On ne peut pas gagner cette élection si on n'incarne pas une espérance, il le fait. Et sans s'adosser au bilan du quinquennat. Donc on finira par se rendre compte que les conseils que j'ai dispensés, en étant complètement désintéressé, finiront par infuser", a-t-il dit.
La nécessité de rassembler son camp. À un journaliste qui lui faisait remarquer que Benoît Hamon ne défendait pas les réformes de l'exécutif sortant, Bernard Cazeneuve a répondu : "Oui mais il va s'y mettre, car on ne peut pas gagner une élection si on ne rassemble pas tout son camp". La rencontre intervient alors que l'ancien ministre Emmanuel Macron vient d'engranger un nouveau ralliement de poids au PS, en la personne de l'ancien maire de Paris Bertrand Delanoë. D'autres responsables du PS, comme le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone ou le ministre de la Ville Patrick Kanner, ont affiché leurs doutes vis-à-vis de la ligne de Benoît Hamon.