Jeudi, le ministre de l'Economie avait estimé, qu'en cas de "Brexit", la France laisserait les migrants basés Calais se rendre au Royaume-Uni.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est agacé vendredi du "buzz" de son collègue de l'Economie Emmanuel Macron sur une ouverture de la frontière à Calais en cas de "Brexit". Il a rappelé au passage que la question des migrants relevait de sa compétence.
Pas besoin de buzz, estime Cazeneuve... "Sur ce sujet-là, ce ne sont pas des déclarations qui font le buzz dont on a besoin, c'est d'une action sur la durée (...) qui donne des résultats", a déclaré Bernard Cazeneuve sur BFMTV/RMC. "Comme vous le savez, c'est moi qui suis en charge de ce sujet au sein de ce gouvernement", a-t-il ajouté. Jeudi, le ministre de l'Economie avait mis en garde contre les conséquences d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, prévenant que la France cesserait de retenir les migrants à Calais.
... mais plutôt de "travail". "Je pense tout simplement que le ministre de l'Economie, qui fait un travail absolument remarquable dans son domaine de compétences, qui a beaucoup à faire pour la croissance et relever le pays (...), se consacre entièrement à sa tâche comme moi je me consacre entièrement à la mienne", a ajouté Bernard Cazeneuve. "Ces sujets sont d'une extraordinaire complexité. Sur les sujets compliqués, il faut travailler beaucoup et parler peu", a-t-il insisté. Interrogé sur la possibilité de laisser passer les migrants en Grande-Bretagne, il a expliqué que "cette question ne se pos[ait] pas".
Une proposition ingérable. "Si nous ouvrons demain la frontière, que se passe-t-il ? Les Anglais, qui sont maîtres de leur propre frontière, peuvent la bloquer au moment de l'arrivée des migrants en Grande-Bretagne, ils seront à ce moment reconduits en France... J'aurais à ce moment-là alimenté un flux et augmenté un stock, et aggravé un problème humanitaire", a développé le ministre de l'Intérieur. "Les mineurs isolés qui ont de la famille en Grande-Bretagne doivent pouvoir être accueillis dans des conditions dignes en Grande-Bretagne, et c'est ce dont nous sommes convenus hier lors du sommet franco-britannique ", a-t-il toutefois précisé.