«Ce gouvernement sera tombé avant même qu'une potentielle loi immigration puisse être examinée», juge Manon Aubry

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Yanis Darras , modifié à

Manon Aubry, députée européenne de La France insoumise, était l'invitée de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Sonia Mabrouk, l'Insoumise est revenue sur une prochaine loi immigration. Un subterfuge selon elle du gouvernement pour détourner l'attention du budget 2025. 

Le gouvernement est à peine nommé que les dossiers importants se multiplient. Au côté du budget, le gouvernement souhaite présenter une nouvelle loi immigration . Parmi les pistes avancées pour le futur projet de loi : allongement de la durée maximale de rétention en centre administratif pour les étrangers en situation irrégulière les plus dangereux. Cette dernière serait portée de 90 à 210 jours. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau souhaite également rétablir le délit du séjour irrégulier, mais aussi réformer l'aide médicale d'État ou encore restreindre le regroupement familial. 

Invitée ce mardi matin sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews, Manon Aubry juge sévèrement cette nouvelle loi. "La ficelle est un peu grosse. Pourquoi parle-t-on d'une nouvelle loi immigration alors qu'il y en a eu 20 ces dernières vingt années, que la dernière loi immigration  n'est même pas complètement mise en œuvre, que tous les décrets n'ont pas été pris ? C'est parce que le gouvernement veut faire diversion sur la question du budget", juge-t-elle. 

"Acheter le soutien du Rassemblement national"

"C'est juste pour faire diversion. Il n'y a pas besoin de cette immigration-là. Le seul objectif de ce gouvernement, c'est qu'ils sont aux abois, qu'ils savent qu'ils tiennent sur le soutien du Rassemblement national. Et donc, c'est de se dire : 'On va les chercher, on va acheter en quelque sorte le soutien du Rassemblement national en copiant-collant leur projet et leur programme", poursuit-elle. 

Mais Manon Aubry estime que les jours du gouvernement de Michel Barnier sont comptés. "Je vous fais le pari que ce gouvernement sera tombé avant même qu'une potentielle loi immigration puisse être examinée. Parce que la réalité, c'est que les jours sont comptés pour ce gouvernement. Je suis prête à prendre le pari", conclut-elle.