Une page se tourne pour Cécile Duflot. Dans Le Monde, l'ancienne secrétaire nationale des Verts puis d'Europe Écologie-Les Verts annonce son retrait de la vie politique. Elle prendra le 15 juin prochain la tête de l'ONG Oxfam France, qui lutte contre la pauvreté dans le monde, et ses cinquante salariés.
"Je quitte la politique avec beaucoup de sérénité", assure la candidate malheureuse à la primaire écologiste de 2016. "J'entend mettre mon expérience et mes convictions au service d'une communauté humaine agissante", ajoute-t-elle, avant d'affirmer : "j'ai toujours dit que la vie politique ne pouvait pas être éternelle".
Solidaire des cheminots. Mais la politique n'est jamais très loin pour celle qui s'était récemment rapprochée de Benoît Hamon et de son mouvement "Génération.s". Interrogée sur le mouvement des cheminots contre la réforme de la SNCF, l'ancienne ministre du Logement rappelle qu'elle est "fille, petite-fille, arrière-petite-fille de cheminot". Se disant choquée du débat sur d'éventuels privilèges des cheminots, elle estime qu'on "essaie de créer des concurrences entre les uns et les autres". "Il y a un débat sous-jacent, qui est la question des services publics, de l'égalité des territoires, des biens communs".
Elle regrette le manque de prise de conscience écologique. Néanmoins, interrogée sur une éventuelle candidature aux Européennes de 2019, voire à la présidentielle de 2022, Cécile Duflot se fait lapidaire : "aucune chance", assure-t-elle, confiant tout de même certains regrets au moment de tourner la page de sa carrière politique. "J'aurais voulu que la prise de conscience écologique soit plus vive et que notre pays s'engage enfin dans une autre logique", regrette-t-elle, se disant également inquiète de la montée de la parole et des actes racistes et antisémites.