Briser le silence et les doutes qui habitent désormais son propre camp et que les socialistes ne parviennent plus à cacher. Voilà l'objectif de François Hollande qui prononcera, mercredi, un discours très attendu lors d'une cérémonie d'hommage à François Mitterrand, dont on célèbre le centenaire de la naissance.
Filer la métaphore. S'il a encore un avenir politique, le chef de l'État va essayer de le puiser dans le passé, à l'ombre de son prédécesseur socialiste. Le président compte filer la métaphore sur Mitterrand, homme du choix qui a opté pour le réalisme afin que la gauche accède et reste au pouvoir. Entre les lignes, François Hollande rappellera ainsi qu'on ne fait pas toujours tout ce qu'on veut lorsqu'on arrive à l'Élysée.
Exercice périlleux. Le chef de l'État prendra également soin de rappeler que si Mitterrand est, aujourd'hui, peut-être la seule figure qui met tout le Parti socialiste d'accord, cela n'a pas toujours été le cas. Mais l'entourage de François Hollande reste néanmoins conscient que l'exercice sera périlleux, et probablement pas suffisant pour faire oublier la désastreuse séquence qu'il vient de vivre. La publication d'Un président ne devrait pas dire ça, livre compilant de nombreuses confidences, parfois gênantes, du locataire de l'Élysée, a égratigné une image déjà abîmée par un quinquennat qui a fait beaucoup de déçus.
"Effet bouquin". "L'effet bouquin", selon l'expression du patron des députés socialistes, Bruno Le Roux, ne s'est pas fait attendre. Selon un sondage publié mardi, seuls 4% des Français approuvent l'action de François Hollande. Depuis plusieurs jours, de nombreux noms, de Manuel Valls à Christiane Taubira en passant par Ségolène Royal, émergent pour remplacer au pied levé le président si jamais il devait renoncer à se présenter à la primaire de la gauche. L'horizon s'assombrit donc pour le chef de l'État, en dépit de l'éclaircie des chiffres du chômage, à la baisse en septembre.
Famille divisée. Ses proches cherchent cependant à minimiser la portée du discours de mercredi. "C'est un hommage, cela ne doit pas devenir un meeting", fait-on valoir. François Hollande parlera d'ailleurs devant une famille socialiste incomplète. Certes, beaucoup de ténors seront là. Mais ceux qui cherchent à l'abattre, d'Arnaud Montebourg à Marie-Noëlle Lienemann en passant par Benoît Hamon, tous trois candidats déclarés à la primaire de la gauche de gouvernement, ne seront pas présents. Et certains n'ont d'ailleurs même pas été invités.