Leur participation a-t-elle fait basculer le scrutin ? La très forte mobilisation pour le premier tour de la primaire de la droite et du centre pose la question du rôle joué par les électeurs de gauche. À Lille, bastion socialiste, Europe 1 est allé à la rencontre de ces hommes et femmes de gauche qui ont décidé de mettre leur grain de sel dans le scrutin.
Le vote des "sarkophobes". Signer la fameuse charte d’engagement aux valeurs de la droite leur est un peu resté sur l’estomac, mais, avec les 2 euros, c’était le prix a payer pour pouvoir peser sur le vote et s’opposer à Nicolas Sarkozy, le but ouvertement affiché par ces sympathisants de gauche qui ont osé franchir le Rubicon. "C’est une question de personnalité. On est sarkophobe. Sarkozy nous hérisse le poil profondément. On participe pleinement au jeu politique en faisant à ça", explique l’un d’eux à la sortie des urnes.
Quelle mobilisation pour le second tour ? Un calcul assumé et une petite victoire pour ces électeurs, ravis d’avoir contribué à faire chuter l’ex-chef de l’Etat dès le premier tour. Pour le deuxième tour, les cartes sont largement redistribuées. Mais la gauche va-t-elle encore se mobiliser ? Flavie, elle, s’en lave les mains : "Fillon-Juppé, je ne voterai pas. Mon rôle est déjà rempli. Je ne vais pas non plus aller voter Juppé face à Fillon. Il ne faut pas exagérer... Je laisserai la droite élire son représentant, celui qu’elle a choisi", explique-t-elle, avec le sentiment du devoir accompli mais aussi l’aveu, implicite, que la gauche pourrait bien être absente du second tour de la présidentielle.