«C'est absolument scandaleux» : Nicolas Daragon tacle Manuel Bompard à propos de la légalisation du cannabis

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Amélia Porret // Crédit photo : Marie Etchegoyen / Capa Pictures pour Europe 1 , modifié à
Le ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien auprès du ministre de l’intérieur Bruno Retailleau, Nicolas Daragon, était l'invité du "Grand Rendez-vous" sur Europe 1 / Cnews / Les Echos. Heurts à Amsterdam, narcotrafic... Nicolas Daragon s'est exprimé sur de nombreux sujets d'actualité et est notamment revenu sur les propos "scandaleux" de Manuel Bompard. 

Le trafic de drogue était l'un des sujets brulants de ce Grand Rendez-vous diffusé sur Europe 1 / Cnews / Les Echos. Un débat préoccupant, alors que les violences liées à la criminalité ont bondi de 57% en 2023. Pour faire face à ce phénomène, qui inquiète de plus en plus de Français, Nicolas Daragon envisage d'apporter des "réponses de fonds" soulignant, par ailleurs, la nécessité du "temps de la mise en œuvre". Face aux propos de Manuel Bompard qui propose de légaliser le cannabis pour lutter contre le narcotrafic, il s'indigne. 

"Ce n'est plus tolérable d'avoir des représentants comme cela"

Ce vendredi 8 novembre, sur le plateau de CNews et Europe 1, Manuel Bompard avait plaidé pour une légalisation du cannabis, à l'instar de certains pays comme le Canada, expliquant que le gouvernement faisait fausse route dans sa lutte contre le narcotrafic. "Ce que je regrette, c'est qu'on s'inscrive toujours dans la même logique, dans le même raisonnement, dans la même manière de faire qui ne produit aucun résultat", avait-il martelé face à Romain Desarbres, arguant que de continuer de s'attaquer aux petits consommateurs "ne produira aucun résultat".

Ce dimanche matin, Nicolas Daragon s'est montré ferme face aux propos du député insoumis : "c'est un discours purement scandaleux". "Quand on voit l'impact sur la santé mentale des adolescents, par exemple de la consommation de drogues dites douces. Quand on voit l'impact sur la sécurité routière, un tiers des morts qui sont liés à la consommation de stupéfiants, quand on voit les réseaux sociaux dorénavant qui font presque la promotion de la consommation", a-t-il énuméré, avant d'appeler à une plus grande responsabilisation dans le débat public.

"Il faut qu'on arrête ce discours de la consommation festive", martèle-t-il. Et cela d'abord, "en responsabilisant les élus et peut être en passant un message à la population en disant que ce n'est plus tolérable d'avoir des représentants comme cela".

Sanctionner davantage les consommateurs

Pour le ministre de la Sécurité du quotidien, il faut surtout responsabiliser les consommateurs en les sanctionnant. "Mais ça existe déjà depuis un moment, c'est prévu et ce n'est pas appliqué", déplore-t-il. Il plaide ainsi pour des sanctions plus lourdes et plus systématiques, souhaitant "renforcer la capacité dans le Beauvau des polices municipales qu'on lance prochainement".

Le soutien à la police municipale pour qu'elle puisse verbaliser, est une priorité, "puisqu'elle est au contact très régulier des points de deal". "Elle ne mène pas des enquêtes jusqu'au bout du spectre, mais en revanche, elle est très présente sur le terrain. Donc il faut qu'on renforce la capacité à verbaliser les consommateurs et à ce que les sanctions soient beaucoup plus lourdes", conclut-il. 

Interrogé au sujet de la création d'un parquet anti-narcotrafic sur le modèle du parquet antiterroriste, souhaité par 86% des Français, il confirme qu'elle "est en perspective".