Chantal Jouanno, invitée vendredi de l’émission d’Anne Roumanoff, Ça pique mais c’est bon, n’a pas hésité a critiquer ouvertement Nicolas Sarkozy, dont elle fut pourtant la secrétaire d’Etat en charge de l’Ecologie puis la ministre des Sports entre 2009 et 2011. Déjà lors de la campagne de 2012, elle avait critiqué la droitisation de celui qui briguait alors un second mandat présidentiel.
Un candidat trop à droite ? "Il y a un élément qui est une évidence aujourd’hui, c’est que dans le débat actuel des primaires, Nicolas Sarkozy porte des valeurs qui ne pourront pas être portés par nos militants", juge-t-elle. "Il est très en retrait sur l’Europe, alors que nous sommes très européens, sur l’environnement ça ne va pas le faire…", a notamment énuméré Chantal Jouanno, tout en se disant étonnée du décalage avec la ligne du candidat qu’elle avait soutenu en 2007.
Fidélité et féminisme. La sénatrice UDI refuse d’indiquer qui elle soutiendra au moment du vote de la primaire en novembre, précisant qu’elle se rangerait à la ligne défendue par son parti, lequel n'a toujours pas de candidat déclaré ou rallié pour la présidentielle. Chantal Jouanno a néanmoins révélé qu’elle avait accordé son parrainage à Nathalie Kosciusko-Morizet. "Je suis très corporate. J’ai soutenu Nathalie, parce que c’est une amie", a-t-elle lancé. "Ça fait des années qu’on fait de la politique ensemble et même si elle est chez les Républicains et moi à l’UDI, il me semblait légitime qu’elle ait sa place dans le débat. Et puis je suis féministe, ça me choque qu’il n’y ait pas une femme qui puisse s’exprimer pendant les primaires."
Macron, membre d'honneur de l'UDI ? La sénatrice a également redit son désir de voir son parti entamer un dialogue avec Emmanuel Macron. "Quand on avait débattu de la loi Macron […], j’avais dit : avec ce qu’il propose il mériterait sa carte de membre d’honneur de l’UDI, parce que finalement il dit la même chose que nous. Ce qui m’a toujours étonné, c’est qu’il se revendique de gauche en portant des positions qui sont plus à droite que certains membres du centre. C’est pour ça que je dis : discutons avec lui !", déclare-t-elle à propos du fondateur d’"En Marche !"
Chantal Jouanno reste néanmoins critique sur certaines mesures ou prises de position défendues par l’ex-ministre de l’Economie, notamment la libéralisation du marché des transports par autocar et la question de l’exploitation du gaz de schiste. "Je pense qu’il a besoin d'une petite formation environnementale", tacle-t-elle.