Dernière ligne droite. Jeudi soir Alain Juppé et François Fillon débattront une dernière fois avant le second tour de la primaire. Un rendez-vous crucial pour tenter de faire bouger les lignes, alors qu’Alain Juppé, longtemps annoncé comme le grand favori du scrutin, accuse un retard de 16 points avec l’ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy.
Deux droites. Pour Chantal Jouanno, invitée de la matinale d’Europe 1 et soutien d’Alain Juppé, le maire de Bordeaux doit "continuer à travailler sur la valeur du projet et [expliquer] en quoi il se distingue de François Fillon". "François Fillon, je ne suis pas sûre que l’on ait bien compris son projet et ses valeurs", relève-t-elle, pointant l’existence de deux droites. "Une droite – je ne sais pas comment l’appeler, parce qu’ils prennent tout mal – classique, peut-être plus traditionnelle, et une droite plus centriste, plus moderne qui est celle d’Alain Juppé".
Un manque de crédibilité. "On a un projet porté par François Fillon qui est beaucoup plus libéral, ce qui pose des problèmes de crédibilité", estime la sénatrice de Paris. "Est-ce que vous imaginez, dans la situation actuelle, qu’on ne recrute aucun gendarme, aucun policier et aucun militaire pendant cinq ans ?", interroge-t-elle.
Des valeurs trop conservatrices ? Pour Chantal Jouanno, la polémique autour de l’avortement n’était pas une attaque vaine du camp Juppé : "Quand il [François Fillon] dit, à titre personnel, l’avortement est une faute morale, c’est une figure de style rhétorique mais c’est aussi un message extrêmement fort." La centriste dénonce notamment la proximité du candidat avec Sens commun et la Manif pour tous. "Les militants, les sympathisants du centre ne se retrouveront pas forcément dans les valeurs portées par François Fillon", estime-t-elle. "S’il veut rassembler, il va devoir modifier certaines choses dans son projet".
"Une campagne propre". Dans une tribune publiée dans Le Figaro, 215 parlementaires de la droite et du centre appellent à élever le débat suite aux attaques de lundi sur l'IVG. "Je ne trouve pas Alain Juppé excessif, et je suis très étonnée par cette indignation variable. Est-ce que parler de l’avortement c’est rabaisser le débat ? Est-ce que dire que François Fillon est trop libéral c’est abaisser le débat ?", lâche-t-elle, rappelant également les attaques dont Alain Juppé a lui aussi était victime. "Si l’on veut une campagne propre, elle doit l’être dans tous les camps".