Une deuxième journée très politique pour Charles III. Le roi d'Angleterre, arrivé en France ce mercredi avec la reine Camilla pour une visite d'État de trois jours, doit prononcer jeudi matin un discours au Sénat à 11 heures. Il se rendra aussi au village rugby de Saint-Denis, en marge de la Coupe du monde, et doit prendre la parole en début d’après-midi en clôture d’une table ronde ministérielle consacrée à la finance sur le climat et la biodiversité.
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Derrière le faste de cette venue, un enjeu crucial est en réalité en train de se jouer : le réchauffement de la relation franco-britannique après la période glaciale du Brexit. Même si Charles III a une marge de manœuvre plutôt faible - il ne conduit pas directement la politique extérieure du Royaume-Uni, prérogative réservée au gouvernement -, le roi peut faire passer des messages à Emmanuel Macron de façon implicite.
Pas question d'aborder les sujets qui fâchent les deux pays
Dans l’ombre, les représentations diplomatiques s’activent. La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a pris un café en tête-à-tête, mardi à New York, avec son homologue britannique. Plusieurs réunions de travail sont programmées à l’ambassade du Royaume-Uni, à Paris.
Mais il n'est pas question d’aborder frontalement et ouvertement les questions qui fâchent. Celle, très épineuse, de Calais et de l’immigration clandestine dans la Manche ne sera pas évoquée, tranche-t-on à l’Élysée. "Ce n'est pas le moment de traiter ça", poursuit-on.
L’objectif est surtout de donner un nouveau départ à la relation franco-britannique. En 2024, les deux pays célèbreront le 80e anniversaire du Débarquement et les 120 ans de l’Entente cordiale. Et comme pour tourner la page du Brexit, tout en gardant un lien avec le Vieux Continent, le Royaume-Uni est candidat pour accueillir l'année prochaine le sommet de la communauté politique européenne.