Gagnant au premier tour, perdant au second. Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d'Azur, le Front National a finalement dû s'incliner dimanche soir dans la course aux régions. Pour certains militants du FN, la pilule ne passe pas.
"C'est une élection truquée". Dans le Nord, le Républicain Xavier Bertrand, qui était loin derrière Marine Le Pen au premier tour, l'emporte finalement largement face à son adversaire, avec près de 58% des voix contre 42% pour la candidate frontiste. Le nouveau président de région n'a pas tardé à remercier "les électeurs de gauche qui ont clairement voté pour faire rempart."
"C'est inimaginable d'être socialiste et de pouvoir mettre un bulletin Xavier Bertrand dans l'urne. Quelle honte ! Comment vont-ils pouvoir se regarder dans la glace ?", s'indigne un sympathisant d'extrême-droite. "On ne peut pas parler de défaite. On se retrouve finalement un contre tous. Par contre, c'est une grande défaite pour la démocratie : c'est une élection truquée", va même jusqu'à dénoncer un autre frontiste.
" La gauche s'est prostituée pour avoir des voix "
"Quand on a vu l'acharnement du PC et du PS, qui étaient tous contre nous, pour des gens qui se disent hyper tolérants et acceptant la diversité, ce n'est pas très cohérent. La gauche, ce sont des fumiers, des vendus. Ils se sont prostitués pour avoir des voix", s'emporte une militante FN.
"On est des pestiférés ?" Même constat en Paca, où le Parti socialiste a décidé de retirer son candidat après le premier tour, dans le but de faire barrage au Front national, arrivé en tête. La stratégie, visiblement payante au vue des résultats - 54,78% pour Christian Estrosi (LR) contre 45,22% pour Marion Maréchal Le Pen (FN) - révolte ici aussi les militants. "C'est un braquage : on est allé chercher les gars dans les rues, on leur a téléphoné, on est allé taper à leur porte en leur demandant d'aller voter. Ce ne sont pas des moutons. Pourquoi leur dire d'aller voter pour untel, pour faire barrage ? On est des pestiférés au Front National ?", s'emporte un homme présent au Florida Palace de Marseille, le QG de la jeune candidate du FN.
Marine Le Pen a tout de même salué dimanche soir une "montée inexorable" de son parti. "Rien ne pourra nous arrêter" face à un "régime à l'agonie", a poursuivi la présidente frontiste. Le FN dépasse en effet son record historique de voix lors d'un scrutin, le dernier étant celui de la présidentielle de 2012.