Les militants se souviennent encore des grandes conventions thématiques de l’UMP avec discours et défilés des chapeaux à plume pour élaborer le programme. Une époque révolue. Les Républicains ont désormais mis en place une méthode de travail qui vise à éviter les tensions.
Des débats, mais à huis clos. Objectif : élaborer un projet sans faire de vague. Le terme "convention" est dorénavant banni, remplacé par la notion de "journée de travail". Un glissement sémantique, mais aussi - et surtout - politique. Des experts sont toujours invités à débattre, les secrétaires nationaux en charge du sujet organisent les consultations et les discussions, mais les désaccords se règlent à huis clos et en famille, et non plus lors d'une grande réunion publique. A la fin, un document, si possible le plus consensuel possible, est mis sur la table. Et ce n'est qu'à ce moment là que les caciques du parti peuvent se prononcer pour valider le texte.
Une plateforme programmatique début 2016.Pour être bien sur de ne pas crisper le climat interne, les travaux sont menés au fil de l’eau. Il n’y a même plus d’agenda des thèmes abordés. En ce moment, par exemple, le parti planche sur l’écologie, les gaz de schiste, sur l’immigration ou encore les normes. La plateforme programmatique commune doit être prête début 2016.
Pour Nicolas Sarkozy, ce travail dans la discrétion a un avantage : en mettant le parti en mouvement, il anesthésie toute velléité de débat avant l’heure. Quand François Fillon, Alain Juppé ou Bruno Le Maire doivent faire entendre leur propre petite musique, lui n’a pas à lever le voile sur ses idées tant qu’il parle au nom des Républicains. Une façon pour le patron de garder la maitrise du calendrier.