La passe d'armes se poursuit autour de Chez nous, le film de Lucas Belvaux sur le FN prévu pour sortir le 22 février. Ce film, qui se penche sur la manière dont le Front National cherche à se banaliser, a été ouvertement critiqué par le parti d'extrême droite, l'accusant d'être clairement anti-FN. Lundi soir, le réalisateur du film a répondu aux attaques.
Une publicité inattendue. "Ce qui m’intéresse, c’est de regarder objectivement les mécanismes. Après, est-ce que c’est anti-FN ? C’est au spectateur de juger. Est-ce que c’est caricatural ? Ce sont les réactions qui sont plus caricaturales que les personnages de mon film", a répondu Lucas Belvaux aux attaques du FN, chez qui le film est loin de faire l’unanimité.
"Nous trouvons cela absolument inadmissible". Florian Philippot, vice-président du parti, y voit clairement une oeuvre de propagande. "Si demain un film sortait sur François Fillon ou Manuel Valls, légitimement, ils trouveraient ça scandaleux. Nous trouvons cela absolument inadmissible. Peut-être faudrait-il mettre le budget de ce film sur les comptes de campagne de nos adversaires. Je ne plaisante même pas en disant cela", a-t-il estimé dimanche, lors de son passage dans Le Grand Rendez-Vous d’Europe 1-iTélé-Les Echos. En tous cas, la réaction des frontistes aura mis un coup de projecteur inattendu sur un film au budget moyen (5 millions d’euros), et qui devait sortir, avant la polémique, sur moins de 300 écrans.
Le "Bloc patriotique", avatar du FN. Chez nous suit le parcours de Pauline (Emilie Dequenne), mère célibataire, fille de militant communiste et infirmière à domicile dans une ville du nord, type Hénin-Beaumont. Vient alors se présenter aux élections municipales la leader du "Bloc patriotique", double de Marine Le Pen incarnée par Catherine Jacob, qui va demander à Pauline de devenir la numéro 2 de sa liste. En s’engageant, la jeune femme va aussi faire la rencontre de Stanko, un ancien du Bloc, exclu car jugé trop extrême par les instances.