Quel meilleur endroit que la maison d'Emile Zola pour essayer une fois encore d'endosser le costume de protecteur de l'Etat de droit ? Dimanche, à Médan dans les Yvelines, François Hollande, comme Zola protégeant Dreyfus, s'est présenté en garant de la République face à la peur, face à la haine. Alors le chef de l'Etat a filé la métaphore pendant une vingtaine de minutes.
"Il suffit d'une voix pour changer le cours des choses", a-t-il suggéré, avant de se faire plus explicite : "Dans une époque, la nôtre, où le terrorisme alimente les peurs, l'engagement retrouve tout son sens. L'engagement des citoyens, qui n'acceptent et n'accepteront jamais le mensonge. Car céder sur la vérité c'est commencer le long détricotage des habits de la République. On tire un fil et ensuite c'est tout la redingote qui y passe."
Voilà en substance le message répété depuis un mois à chaque occasion : "Si vous voulez garder la République vêtue et bien vêtue, c'est vers moi, François Hollande, qu'il faudra se tourner l'année prochaine". Pas sûr que cette ligne suffise à lui offrir un deuxième mandat. Le président en a conscience, il répète à l'envie en privé qu'il ne sera pas candidat s'il est sûur de perdre.