Un retour, dans une première. C'est le tout premier numéro de la nouvelle émission de Yann Barthès que Christiane Taubira a choisi pour s'exprimer après des mois de grande discrétion médiatique.
"Les choses vont se clarifier". Tailleur jaune, grand sourire, l'ex-ministre de la Justice a commencé par affirmer aller "très bien". Interrogée sur sa position pour l'élection présidentielle, celle-ci a répondu qu'elle se clarifierait "lorsque les choses vont se clarifier". "Je ne veux pas participer à la confusion", a-t-elle poursuivi. "Je vois bien qu'à gauche, il y a un peu de monde. Mais ce n'est pas d'aujourd'hui que je résiste à la drague." La phrase, qu'on lui attribue, selon laquelle elle se "lancera" si François Hollande n'est pas candidat en 2017 ? "Je n'ai pas dit ça. A 30 ans, je ne considérais pas que la politique devait lancer les gens, et à mon âge, je voudrais 'me lancer' ?"
"Je ne donne pas l'absolution". Se pliant volontiers au format de l'émission, l'ancienne garde des Sceaux a ensuite commenté une photo d'Emmanuel Macron - "Il vit sa vie. Il a le temps d'apprendre" -, avant de répondre qu'elle n'avait pas à "pardonner" à François Hollande. "Le pardon, c'est une histoire de pêché, d'église. Moi je ne donne pas l'absolution."
"Des paroles qui blessent". Lorsque Yann Barthès a sorti la photo d'une femme priée de retirer son voile sur une plage de Nice, à laquelle Christiane Taubira n'avait pas encore réagi, l'ex-ministre a retrouvé toute sa verve. "Il y a des choses qui nous irritent et qui nous intriguent. Mais dans l'espace public on ne fait pas des règles sur ce qui dérange : c'est sur le fondement de nos lois que les choses s'acceptent ou ne s'acceptent pas", a-t-elle estimé, jugeant que certaines paroles politiques prononcées dans le débat sur le burkini n'étaient "pas légitimes". "Il y a des paroles qui blessent, des propos indifférenciés." Yann Barthès lui demande si elle fait référence au Premier ministre. Et Christiane Taubira de répondre, dans un rire : "Pourquoi vous cherchez à créer des problèmes ?"