Le gouvernement fait face depuis plusieurs jours à de nombreuses critiques sur sa gestion de la crise du coronavirus. Claude Évin s'est inscrit en faux et a au contraire défendu l'exécutif, mercredi soir sur Europe 1. "Personne n’avait pu imaginer une telle crise. Toutes les crises évoquées étaient des crises dont l’origine pouvait être un virus, mais personne n’imaginait un confinement de l’ensemble de la population et un tel afflux de patients dans les services de réanimation", a estimé l'ancien ministre socialiste de la Santé sous François Mitterrand (1988-1991).
>> EN DIRECT - Coronavirus : suivez l'évolution de la situation mercredi
"C'est une situation exceptionnelle et inédite"
Claude Évin a assuré qu'aucun gouvernement ne pouvait anticiper une telle crise, ni les mesures à prendre pour éviter la propagation de l'épidémie. "C’est une situation exceptionnelle et inédite. Jamais aucun pays au monde n’a été confronté à un confinement de l’ensemble de la population. Elle est inédite par son imprévisibilité, il n’y a pas de connaissances suffisantes sur le virus. Il a donc fallu adapter les décisions", a jugé l'ancien ministre. "Il faudra sans doute se poser des questions à un moment, mais tout cela s’est déroulé dans un contexte où il était difficile d’avoir une appréciation très juste de ce qui allait se passer ensuite", appuie-t-il.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Congés payés, RTT, arrêt maladie : ce que change l'état d'urgence sanitaire
> Que sait-on de la chloroquine, le traitement qui fait débat ?
> Que faire si l'on est malade, mais pas du coronavirus ?
> Pourquoi il va falloir être patient pour se faire rembourser un voyage annulé
> Pain maison, circuits courts... Nos solutions pour continuer à bien manger pendant le confinement
> Sexe : comment gérer l'abstinence pendant le confinement ?
"Porter une critique sur des faits d'il y a quelques mois est déplacé"
Claude Évin ne nie pas que le gouvernement devra s'expliquer, mais seulement après la fin de la crise. "A partir du moment où il y a le sentiment dans l’opinion qu’il y a eu des dysfonctionnements, il faudra faire la transparence", consent-il. "Certaines décisions, comme le stockage des masques, ont été prises à un moment où les pouvoirs publics n’avaient pas l’appréciation d’une crise de cette ampleur. Porter une critique sur des faits d’il y a quelques mois est, selon moi, absolument déplacé dans cette période de crise et n’apporte pas de réponse sur les décisions à prendre maintenant", s'insurge l'ancien ministre.
"Dans le domaine de la santé, on a l’habitude des retours d’expérience pour en tirer les leçons. Il faut avoir cette démarche pour le gouvernement", a conclu Claude Évin.