À quelques semaines des élections municipales, et après de nouvelles accusations concernant des élus et anciens élus de Seine-Saint-Denis, le président (PS) du conseil départemental a réagi, samedi sur Europe 1, aux soupçons de clientélisme qui visent son département. Ceux-ci, pointés par une récente enquête de l'AFP, visent notamment le député (UDI) et ex-maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, épinglé pour des pratiques douteuses à Bobigny.
"Un climat particulièrement malsain"
"Il existe, depuis 2014, un climat particulièrement malsain, commente Stéphane Troussel, qui évoque les nombreuses irrégularités dont la Cour des comptes a fait état concernant les embauches au sein de la ville. "Le maire actuel ne se représente pas, le premier adjoint a été condamné, le candidat socialiste a vu son local de campagne incendié au cocktail Molotov", énumère-t-il. "Ce sont des faits précis qui sont plus liés à du clientélisme qu’à du communautarisme", précise-t-il, évoquant "une forme de mélange des genres explosif".
Le président du département de Seine-Saint-Denis insiste d’ailleurs sur ce fait : les termes de clientélisme et de communautarisme sont différents. S’il dit défendre le multiculturalisme, ce "moyen de combattre les discriminations", explique-t-il, celui-ci estime cependant que la tentation communautariste doit être combattue. Pour autant, les faits imputés à certains élus, notamment Jean-Christophe Lagarde – qui, suite à la publication de l’enquête a porté plainte pour diffamation – relèvent, selon Stéphane Troussel, davantage du clientélisme que du communautarisme.
"J'en ai assez des équations simplistes"
"J’en ai assez des équations simplistes : banlieue = communautarisme = clientélisme = islamisme = terrorisme", martèle le président du conseil départemental qui dit agir quotidiennement avec ses équipes "pour faire changer les choses". L’élu se refuse toutefois à entrer dans les détails de l’affaire Jean-Christophe Lagarde. "En politique, tous les coups ne sont pas permis", tempère-t-il. "Je ne suis ni son porte-parole, ni son juge, et je n’ai pas l’intention de parler en commentateur."