Laurent Fabius le déclare sans ambages : il y a "alerte rouge" sur le climat. Celui qui a été nommé mardi haut référent pour ONU environnement l’a répété jeudi sur Europe 1. Le président du Conseil constitutionnel a aussi fustigé l’attitude des Etats-Unis sur ce sujet, après la décision de Donald Trump de se retirer de l’accord de Paris, signé en décembre 2015 à l’occasion de la COP21. "Mais la décision elle-même de M. Trump est un contre-sens historique et scientifique complet qui a déjà des conséquences", a-t-il déploré, invité d’Europe Matin, alors que se tient en ce moment la COP23 à Bonn.
"Des pays profitent du recul américain". "Les Etats-Unis s’étaient par exemple engagés à verser des sommes très importantes aux pays pauvres pour aller vers les énergies renouvelables, et ces sommes ils ne les versent pas", a détaillé Laurent Fabius, qui a ressenti lors de son passage mardi à Bonn un autre effet pervers. "Ce que j’ai senti à la Cop, c’est qu’un certain nombre de pays signataires de l’accord de Paris, mais qui n’étaient pas très enthousiastes, profitent du recul américain pour ne pas faire les efforts dans le bon sens", a regretté l’ancien ministre des Affaires étrangères.
"Un sous-sous secrétaire..." Laurent Fabius a aussi dénoncé le peu d’intérêt que portent les Etats-Unis à la COP23. "Les Américains sont très peu représentés. Il y a aujourd’hui un sous-sous-secrétaire qui va s’exprimer", a-t-il taclé. "Ce qui a été mal vécu, d’abord c’est la position de fond du président américain, et c’est que le fait que la seule manifestation officielle qu’ils ont prévu, c’est un stand pour plaider pour les énergies fossiles. Ce n’est pas la décision qui est plébiscitée, au contraire", a-t-il conclu.