Dramatiser pour mobiliser, Manuel Valls est coutumier du fait. Le Premier ministre a de nouveau appliqué cette méthode cette semaine, avant le vote de la révision constitutionnelle à l'Assemblée, prévu mercredi après-midi. Mardi, le chef du gouvernement a prévenu les députés socialistes : "voter contre (le texte), c'est mettre en minorité le président". Mais surtout, Manuel Valls a assuré que "la menace terroriste (était aujourd'hui) sans doute encore plus importante qu'avant le 13 novembre", date des attentats de Paris.
"C'est dégueulasse". Daniel Cohn-Bendit, ancien eurodéputé écologiste, a fustigé mercredi sur Europe 1 ce moyen de mettre la pression sur ses troupes. "Ce genre d'argument, c'est dégueulasse. C'est une contre-vérité de dire que (la déchéance de nationalité) est une lutte efficace contre le terrorisme. Tout le monde sait qu'il faut donner plus de crédits à la police et au renseignement, créer une police de proximité et redonner de l'espoir aux quartiers." Pour l'ancien membre d'Europe Ecologie-Les Verts, "les coups de menton" de Manuel Valls "ne marchent plus".