Colère des agriculteurs :«C'est le cri de la France qui ne veut pas mourir», juge Jordan Bardella

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Le président du Rassemblement national Jordan Bardella était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews ce mercredi. Au micro de Sonia Mabrouk, il est revenu sur la colère des agriculteurs, qui bloquent plusieurs autoroutes de France pour dénoncer la multiplication des normes. "C'est le cri de la France qui ne veut pas mourir", juge-t-il. 

C'est une colère qui prend de l'ampleur. Multiplication des normes, concurrence extra-européenne impitoyable, difficultés à dégager des revenus décents pour vivre... Face au trop-plein de contraintes, les agriculteurs multiplient les actions pour crier leur ras-le-bol .

Plusieurs blocages routiers ont lieu, notamment dans le sud de la France, où des camps ont été installés sur des axes importants des régions. Ainsi, l'autoroute A7, qui relie Lyon à Marseille, l'A64 qui relie Toulouse à Bayonne ou encore l'A62 au niveau d'Agen, sont occupées par des agriculteurs. 

"Le cri d'une France silencieuse"

"Le débat politique aujourd'hui, c'est que l'agriculture française rentre dans une décennie critique. Il faut comprendre la nécessité de protéger notre agriculture de la concurrence internationale déloyale et qu'on permette à nos agriculteurs d'être compétitif et de vivre de leur travail. Sinon, c'est toute la souveraineté qui est menacée", explique sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews, Jordan Bardella .

Alors que les syndicats agricoles songent à intensifier leurs actions et que le gouvernement promet des mesures dès la semaine prochaine, le député européen appelle à entendre la colère de ceux qui nourrissent les Français. "Ce qu'il y a de commun entre ces mobilisations paysannes, les Gilets jaunes hier, les Bonnets rouges avant-hier, c'est à chaque fois le cri de la France qui ne veut pas mourir. C'est le cri d'une France silencieuse, d'une France du travail qui est asphyxiée de normes, de taxes et d'impôts, qui n'arrive plus à vivre de son travail et qui, précisément, ne veut pas être effacée", poursuit-il. 

"Un plan social majeur qui ne dit pas son nom"

"Je peux vous dire qu'ayant discuté avec de nombreux agriculteurs depuis plusieurs jours, et même en réalité, depuis que je suis député européen depuis cinq ans, à chaque fois des agriculteurs se battent non seulement pour la survie de leur métier et de leurs exploitations, mais aussi pour la survie de la ruralité, l'agriculture", ajoute le président du Rassemblement national. 

Avant de souligner l'importance de l'agriculture "dans le façonnage des paysages" de l'Hexagone, regrettant toutefois "un plan social majeur qui ne dit pas son nom". "Chaque fois qu'un agriculteur s'en va, c'est une part de notre identité qui disparaît", estime Jordan Bardella. Depuis 1970, la France a perdu près de la moitié de ses agriculteurs et agricultrices.