Le Premier ministre Gabriel Attal est de nouveau sur le terrain ce dimanche. Après s'être rendu en Haute-Garonne vendredi, le chef du gouvernement est arrivé à 10h15 dans une exploitation agricole en Indre-et-Loire. Ce déplacement a lieu à la veille du début du "siège de la capitale" promis par certains agriculteurs qui estiment que les annonces en faveur du secteur sont encore insuffisantes.
"Des normes qui sont comme des bottins"
Au cœur de leur inquiétude : le manque de revenus. En 30 ans, le revenu net de la branche agricole française a chuté de 40%. Si Gabriel Attal a annoncé, entre autres, des mesures de simplification administrative, l'annulation de la hausse de la taxe sur le gazole non routier (GNR), l'accélération des aides d'urgence... Il n'a pas été question de la rémunération des paysans. Pourtant, selon Karl Olive, député Renaissance des Yvelines, invité du Grand Rendez-vous Europe 1-CNews-Les Échos ce dimanche, c'est la demande principale des agriculteurs.
"Ils souhaitent être payés au juste prix. Ils souhaitent qu'il y ait de la réciprocité entre les droits et les devoirs, que les règles soient les mêmes en France et en Europe. Et ils souhaitent surtout, pardonnez-moi l'expression, qu'on arrête de les emmerder avec les normes qui sont comme des bottins", a-t-il tranché.
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Autre demande des agriculteurs, un allègement des normes, notamment environnementales, qui étouffent leur quotidien. Par exemple, les champs agricoles peuvent être couverts par dix zonages différents. Des zones "Natura 2.000", des zones de captages des eaux, des directives oiseaux ou encore des zones de vulnérabilité aux nitrates, avec, à chaque fois, des règles différentes qui, parfois, se contredisent.
"Un agriculteur de ma circonscription m'expliquait : 'on n'ose même plus planter un arbre, il y a 14 réglementations'. Est-ce qu'on peut faire confiance dans ce pays avant d'être systématiquement en présomption de culpabilité ? C'est ça qu'attendent les agriculteurs", a-t-il poursuivi.
"Ces écolos qui se prennent pour des cowboys"
"On parle par exemple du bio, avec la gauche, l'extrême gauche et ces écolos qui se prennent pour des cowboys et qui veulent systématiquement empiler des normes supplémentaires. Formidable ! Qu'est-ce qui se passe ? Le prix de la tomate en Espagne est deux fois plus important ou presque que celui de la France. Aujourd'hui, vous avez des agriculteurs qui n'osent même plus avoir le label bio parce que ce sont des emmerdes à la clé", a tonné le député.
"Gabriel Attal, lui, va sentir le cul des vaches"
Pour Karl Olive, il est nécessaire d'aller au contact des agriculteurs, à l'image de Gabriel Attal, pour comprendre leurs revendications et apaiser la colère. "Vous voyez ce que fait Gabriel Attal, lui, va sentir le cul des vaches ! Il ne faut pas fuir ses responsabilités, il faut aller en prendre plein la figure sur le terrain et c'est ce qu'il se passe et ça fonctionne", a-t-il lancé encourageant à s'inspirer des maires. "Ce sont les personnes les plus plébiscitées de ce pays et elles sont peu ou pas écoutées. Il faut que ça change", a-t-il ajouté.