C’est une journée importante pour Paris. Ce lundi, le conseil de la ville vote sur le projet de réforme du statut de la capitale française. Une réforme ambitieuse qui a pour but de donner plus d’indépendance et d’autonomie à Paris selon ses défenseurs. Mais la réforme se heurte aussi à l’opposition de la quasi-totalité des conseillers Les Républicains, dont Nathalie Kosciosco-Morizet. Dans une tribune publiée dans le JDD, ils dénoncent une "manipulation électorale grossière". Mais que va changer concrètement le projet de réforme s’il est adopté ? Europe 1 fait le point.
- Plus que 17 maires au lieu de 20
Mise à jour - Le Conseil de Paris a adopté le projet de regroupement des quatre mairies d'arrondissement.
C’est l’un des points du projet les plus commentés. Et pour cause, il s’agit ni plus ni moins que de marier certains arrondissements avec d’autres. Le but : avoir des arrondissements plus équilibrés en terme de démographie. Mais la raison est aussi politique, les arrondissements visés souffrant d’un “déséquilibre de représentativité” en terme de rapport conseiller/habitant. Et l’attention se porte sur la coeur de la capitale puisqu’il s’agirait de fusionner les conseils d’arrondissement des Ier, IIe, IIIe et IVe. Il n’y aurait ainsi plus que 17 maires mais le nombre d’arrondissements, comme resterait en revanche inchangé.
- Se détacher de la tutelle de l’Etat
Les relations entre Paris et le pouvoir central ont toujours été tumultueuses. La capitale peut élire son maire depuis 1977 alors que c’était le cas partout en France depuis 1882. La Préfecture de Police dispose encore d’un pouvoir très large, au grand dam d’Anne Hidalgo. La maire de Paris voudrait récupérer une part de ces compétences, en recentrant la police sur ses missions de sécurité. Concrètement, l’élue socialiste souhaiterait diriger le personnel en charge du contrôle du stationnement et fixer le montant des amendes ou encore être décisionnaire en matière de circulation. Autre domaine du préfet : l’autorisation des manifestations sur la voie publique. Anne Hidalgo voudrait avoir la main sur les petites manifestations comme les brocantes. Enfin, cette dernière aimerait bien contrôler l'ouverture des commerces le dimanche. Un dossier sensible, l'édile socialiste avait très mal vécu le fait que Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, décide sur ce point.
- Fusionner la ville et le département
On l’oublie trop facilement mais Paris est aussi un département. Conséquence : le conseil de Paris vote deux budgets et doublonne une série de délibérations. La Chambre régionale des Comptes préconise donc la fusion, ce que personne ne conteste.