A l'approche des élections régionales, Marine Le Pen est en position de force en Nord-Pas de Calais - Picardie. Un sondage Ifop pour la Voix du Nord la donne ainsi gagnante avec 34% d'intentions de votes au premier tour, soit six points de plus que son adversaire des Républicains Xavier Bertrand. Le PS, lui, serait troisième, avec seulement 18%. Une situation confortable qui permet au FN, d'ores et déjà, d'anticiper sa victoire.
"Marine Le Pen a en tête presque tous ses vice-présidents". "Gouverner, c'est prévoir. Donc oui, on se prépare", admet un frontiste. Gérer une super-région de six millions d'habitants et dotée de trois milliards d'euros de budget, ce serait du jamais vu pour le parti d'extrême droite. Alors, histoire de ne pas être prise au dépourvue, "Marine Le Pen a en tête presque tous ses vice-présidents", confie un proche.
"On a des contacts quotidiens avec les fonctionnaires". La présidente du FN sait également qu'elle pourra s'appuyer sur des élus sortants. "On a la connaissance des dossiers, mais il nous faudra de nouveaux réflexes", anticipe l'un d'eux. Passer de l'opposition à l'exécutif, ça change tout, en effet. L'enjeu pour la fille de Jean-Marie Le Pen sera de bien s'entourer. Le FN se targue d'avoir un réseau de haut fonctionnaires à sa disposition depuis l'appel à candidature des municipales. Le parti a aussi commencé à recenser ceux qui voudraient rester. "On a des contacts quotidiens avec les fonctionnaires. Beaucoup sont prêts à respecter le résultat des urnes", assure un élu frontiste.
Philippe Emery pour la remplacer ? Marine Le Pen devra aussi gérer très vite son retrait, car son objectif reste la présidentielle de 2017. L'idée, c'est qu'elle "lance tous les gros chantiers d'ici juin, puis se concentre sur 2017", explique un dirigeant du parti. Philippe Emery, élu du Nord, tient la corde pour la remplacer. Tout est donc prévu pour la victoire. Et en cas de défaite ? "Ce sera une contre-performance", tranche un cadre.