Manuel Valls croyait s'en être débarrassé, mais il va devoir de nouveau composer avec eux. Les frondeurs socialistes sont de retour. Selon les informations d'Europe 1, ceux qui dénoncent régulièrement le tournant libéral du quinquennat depuis l'arrivée de Manuel Valls à Matignon prévoient de se réunir dimanche après-midi. Ils interviendront dans le débat dès dimanche soir, à l'occasion des résultats des élections régionales, avec la ferme intention d'en profiter pour réclamer un changement dans la politique gouvernementale.
Un nouvel agenda politique. Dans le détail, les frondeurs vont proposer ce qu'ils appellent un nouvel agenda politique et réclamer un état d'urgence territorial, économique et social. Pour eux, il est essentiel que l'emploi devienne une grande cause nationale, au même titre que la sécurité.
Retour à une union de la gauche. S'ils ont choisi les régionales pour revenir dans le débat, c'est que les frondeurs estiment qu'un revers de la gauche illustre parfaitement l'impasse stratégique de la ligne Valls, à laquelle ils se sont toujours opposés. Ces élus veulent un retour à une union de la gauche, mise à mal par le départ du gouvernement d'Europe Ecologie-Les Verts en mars 2014. Et tenteront d'empêcher le Premier ministre de préempter le programme présidentiel.
Peser plus lourdement dans le débat. Reste à savoir s'ils réussiront à peser dans le débat. Depuis quelques mois, les frondeurs s'étaient faits plus discrets, s'abstenant de défendre des amendements trop polémiques, dans le budget 2016 par exemple. Tout dépendra donc du résultat de dimanche soir : si le Parti socialiste sauve les meubles, comme l'espère le gouvernement, ils seront de facto moins audibles. Dans le cas contraire, les frondeurs pensent pouvoir compter sur les candidats battus aux régionales pour venir grossir leurs rangs. En outre, ils rappellent qu'ils avaient réussi à se faire entendre de l'exécutif récemment, avec l'adoption de l'amendement Ayrault-Muet. Celui-ci, qui vise à moduler le taux de CSG pour appliquer un taux plus faible sur les bas salaires, a été adopté à l'Assemblée nationale en novembre alors que le gouvernement y était opposé. Une véritable victoire pour l'aile gauche de la majorité, qui espère donc capitaliser sur ce succès.