La droite promet de faire toute la lumière sur ce qu’elle appelle le dérapage des comptes publics sous l’ère Macron. Après le Sénat, une commission d'enquête parlementaire sur la dette s'est ouverte cette semaine. Elle se donne 17 semaines pour comprendre comment la France a atteint les 3.000 milliards d’euros de dettes. Sur les dix dernières années, la France a perdu le contrôle de ses finances publiques, selon Véronique Louwagie, députée LR de l’Orne et secrétaire de la commission d’enquête.
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"Entre 2014 et 2019, 23 des 28 pays de l'Union européenne ont profité des taux négatifs pour se désendetter. Et la France fait elle partie des cinq pays qui ont continué d'augmenter leur dette. De ce fait, en 2024, la France est le troisième pays le plus endetté de l'Europe", analyse la députée. "Je crois que ce qui est important, c'est de comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là avec un niveau de dette relativement important."
Des ministres auditionnés
Au programme de la commission, de nombreuses auditions. Économistes, responsables à la Cour des comptes et à l’Agence France trésor mais aussi anciens ministres seront questionnés par les députés. Le premier ministre Gabriel Attal devrait être entendu en tant que ministre du budget entre 2022 et 2023. Le même sort est réservé à Bruno Le Maire, ministre de l’Économie depuis 2017.
Pour Matthieu Lefevre, le rapporteur Renaissance de la commission, la mission s’annonce périlleuse. Il devra rédiger les conclusions de l’enquête tout en tenant le choc face aux oppositions. À la veille de l’ouverture de la commission au Sénat, il s’est dit prêt. "J’aborde cette tâche avec beaucoup de lucidité et d’objectivité", a-t-il confié à Europe 1 avant de rappeler qu’une commission d’enquête "n'est pas là pour faire le procès d'une administration, ni pour faire un procès politique".
Les conclusions de la commission sont attendues à l’automne, soit au même moment que les débats sur le budget 2025. Elles devraient donc influencer la future loi de finances.