Son siège était prisé par le Rassemblement national et la Nupes, l'alliance des partis de gauche. Et c'est finalement le député LFI-Nupes Éric Coquerel qui a obtenu, jeudi, la présidence de la très puissante Commission des finances à l'Assemblée nationale, contre le député RN de la Somme, Jean-Philippe Tanguy.
"Accord tacite"
"Depuis 2007, il y a une tradition républicaine qui veut que le président de la Commission des finances, qui contrôle le budget de l'État, revienne au premier groupe d'opposition à l'Assemblée nationale. Or, avec 89 députés, le Rassemblement national est le premier groupe d'opposition", assure Jordan Bardella. En face, si la Nupes compte 133 sièges, dans le détail, le plus gros parti politique au sein de l'alliance est celui de La France insoumise, avec 75 députés.
Pour l'eurodéputé, "il y a eu un accord tacite entre les différents partis politiques, qui ne dit pas son nom, pour écarter le RN" de la présidence de la Commission des finances. "C'est extrêmement étonnant et je déplore que les députés Les Républicains aient manifestement davantage peur de l'avis de Sandrine rousseau que de celui de leurs électeurs."
"Le RN n'est pas un parti de seconde zone"
Si le Rassemblement national n'a pas obtenu la tête de la Commission des finances, le parti obtient deux vice-présidences de l'Assemblée nationale. Une première victoire pour Jordan Bardella qui estime "que le front républicain, mis en place pour empêcher le RN d'accéder à l'Assemblée nationale, est tombé."
"Je dis juste que le Rassemblement national n'est pas un parti de seconde zone, que nos électeurs ne sont pas des citoyens de seconde zone et que nous avons le droit (d'avoir des postes ndlr), et que le peuple est entré à l'Assemblée nationale", assure-t-il sur le plateau du Grand Rendez-vous.