À l'occasion du 106e Congrès des maires ce jeudi à Paris, Michel Barnier a laissé entendre qu'il souhaitait œuvrer pour un allègement des efforts budgétaires demandés aux collectivités locales. Le Premier ministre a cependant rappelé que son champ d'action était corrélé à une éventuelle censure de la gauche et du Rassemblement national.
"Les Français souhaitent la stabilité, la sérénité". C'est la conviction de Michel Barnier , qui fait référence aux menaces de censure du gouvernement brandies par le nouveau Front populaire et le Rassemblement national, à l'approche de l'utilisation du 49.3 pour faire adopter les textes budgétaires. "C'est assez motivant de se dire qu'on peut partir demain matin", ironise même le Premier ministre.
Trois milliards d'euros d'allègements espérés
Devant les maires de France réunis Porte de Versailles jeudi, pour le 106ᵉ congrès de l'AMF, le chef du gouvernement a prononcé un discours de clôture, lui qui était attendu au tournant sur les efforts budgétaires demandés aux collectivités locales (5 milliards d'euros d'économies). Si les communes espéraient un allégement, aucune perspective concrète n'a été formulée par Michel Barnier, qui a cependant laissé entendre qu'il souhaitait aller dans ce sens.
"Les amendements complémentaires feront évoluer le texte initial du gouvernement. Et je répète, comme je l'ai toujours dit, que ce budget n'était ni parfait ni définitif", a rappelé le Premier ministre. Le gouvernement devrait ainsi reprendre les propositions des sénateurs pour réduire l'effort demandé aux collectivités de cinq à deux milliards d'euros. En opération séduction face aux maires, le chef du gouvernement a multiplié les promesses visant à faciliter la vie des élus et redonner plus de liberté aux communes. Il souhaite par exemple mettre fin à l'inflation des normes et assouplir les règles sur l'artificialisation des sols.
"Je ne sais pas le temps que j'ai devant moi. Cela dépend d'une éventuelle coalition des contraires à l'Assemblée nationale. Je ne sais pas si ça se produira, mais j'y suis prêt", tempère Michel Barnier, en référence aux menaces de censures brandies par la gauche et le RN. "Je sais que ce n'est pas ce que souhaitent les Français", a-t-il ajouté.