Les militants vont trancher entre les quatre motions en lice, les 21 et 28 mai, et les cadres s'inquiètent déjà. Tout le monde a en mémoire la bataille entre Martine Aubry et Ségolène Royal en 2008, et la hantise de la fraude a gagné chaque camp, qui cherche à obtenir le maximum de garanties avant le congrès, qui se déroulera à Poitiers les 6 et 7 juin.
Souviens-toi en 2008… Christian Paul, premier signataire de la motion des frondeurs, a saisi mercredi la Haute autorité du PS - qui s'était chargée de la primaire en 2011 - pour qu'elle supervise le congrès. Karine Berger, elle aussi candidate au poste de premier secrétaire, a fait la même chose en début de semaine. Les challengers de Jean-Christophe Cambadélis sont traumatisés par le congrès de Reims et veulent tout faire pour éviter de revivre un tel scenario.
Des résultats avant minuit, au cas où. Christian Paul, qui était dans le camp de Martine Aubry en 2008, a envoyé deux lettres au patron du PS pour réclamer la centralisation des résultats à minuit. L'idée : empêcher certaines fédérations - qu'un de ses camarades décrit comme "assez loins de l'Etat de droit" - d'avoir le temps d'"ajuster les scores". Une technique utilisée lors du congrès de Reims de 2008, tous les socialistes le savent.
"S'il y a le moindre problème, ils seront identifiés et dénoncés". Interrogé par Europe 1, Christian Paul ne se dit pas inquiet, mais "vigilant". "Je souhaite que le scrutin soit hors de tout soupçon. Pour cela, seuls les actes comptent et donc j'aurai bien sûr des représentants dans les fédérations, qui veilleront à la transparence de ce scrutin, à la façon dont les votes s'effectuent, à la manière dont les résultats sont centralisés. S'il y a le moindre problème, ils seront identifiés et dénoncés à la minute-même."
La direction du parti, elle, balaye les soupçons des frondeurs d'un revers de la main. Un proche de Jean-Christophe Cambadélis, lassé de les voir soulever "un problème par semaine", leur a même trouvé un petit surnom : "les calimero".