L'exercice est inédit. Pour Europe 1, François Hollande a accepté de livrer, dans la longueur, un nouveau regard sur son quinquennat. Dans trois épisodes du podcast "Au cœur de l'histoire", l'ancien président revient, avec Fabrice d'Almeida, sur sa conquête et son exercice du pouvoir. Plus encore, le socialiste analyse la dernière décennie d'histoire politique pour y donner son analyse des raisons du "malaise français".
"Ni une biographie, ni un procès"
Car François Hollande n'examine pas tant les moindres soubresauts de son quinquennat que ce qu'ils ont bien pu dire de la société ou de la classe politique française. "On a essayé de garder ce qui, selon nous, éclaire la France", résume Fabrice d'Almeida. "Ce n'est ni une biographie ni un procès."
C'est ainsi que la mobilisation contre le mariage pour les couples de même sexe se compare au mouvement des "gilets jaunes", tout comme "Nuit Debout". Que l'ancien chef de l'État remonte jusqu'au mandat de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, pour chercher la source des difficultés socio-économiques actuelles. Écoutez comment François Hollande raconte sa conquête du pouvoir dans ce premier épisode :
L’ancien premier secrétaire du Parti socialiste s'attarde aussi sur la disparition annoncée des partis politiques, entamée avec leur phagocytage par La République en marche !. Des partis qui ont, pour lui, encore bien des responsabilités d'"éducation populaire" et de formation du personnel politique, et dont la disparition n'augure rien de bon. "Ce sera le règne de candidatures individuelles mues uniquement par leur propre ambition." Toute ressemblance avec des personnages existants n'a, bien sûr, rien de fortuit…
Un "acteur témoin de son temps"
François Hollande fait donc des allers-retours, sans oublier bien sûr d'en tirer parti, et quitte, parfois, à prendre quelques libertés avec la vérité. Car si le président socialiste exprime parfois quelques regrets, ils sont de pure forme et de méthode, rarement de fond. La loi El Khomri n'a finalement comporté qu'"une erreur, c'est que sa première présentation était trop brutale". Ecoutez l’ancien président raconter ses cinq années de mandature dans le second volet de la série :
De même avec la déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux. François Hollande présente son abandon comme une décision de sagesse au vu de l'absence de consensus. En réalité, le feuilleton avait duré des mois, le président était averti des réticences de son camp et avait fini par blâmer la droite sénatoriale pour son renoncement.
S'il éprouve régulièrement le "désir de se justifier", l'ex-président n'adopte pas pour autant une posture de revanchard. "L'objectif était de mettre à distance son quinquennat", explique Fabrice d'Almeida. "Ce qui l'a amusé d'abord et avant tout, c'était de faire de l'Histoire. De se positionner en acteur témoin de son temps." Sans esquive. Et l’histoire reste ouverte comme vous pourrez le constater en écoutant le dernier volet de la série spéciale :
Ce récit de quasiment 1h30, en tête à tête avec Fabrice d'Almeida, est à retrouver en trois épisodes :