Emmanuel Macron a défendu mardi auprès de l'AFP la suspension de l'instauration d'un contrôle technique pour les deux-roues à partir de 2023 par le fait qu'il ne fallait "pas rajouter des contraintes" aux Français à un moment où ils subissent déjà la crise sanitaire. C'est à la demande du chef de l'Etat que le gouvernement avait annoncé jeudi dernier de suspendre jusqu'à nouvel ordre cette mesure "pour ne pas embêter les Français", selon les mots d'un conseiller de l'exécutif.
"Il ne faut pas, à un moment où nos concitoyens ont déjà beaucoup de contraintes, leur en rajouter", a insisté Emmanuel Macron mardi en marge de la cérémonie d'anniversaire de la libération de Bormes-les-Mimosas (Var), près du Fort de Brégançon où il est en vacances. "Les sujets de sécurité routière sont des sujets importants, je les ai d'ailleurs totalement assumés durant mon quinquennat. Mais on ne peut pas sortir dans la torpeur du mois d'août des contrôles supplémentaires qui, en plus, sont pour 2023", a-t-il ajouté.
"On va continuer le travail des concertations avec les fédérations (...) La concertation va reprendre sur une nouvelle base avec un objectif qui est d'améliorer la sécurité des conducteurs", a-t-il conclu.
Déjà appliqué dans de nombreux pays voisins
Avant d'être suspendu 24 heures plus tard, un contrôle technique bisannuel pour les deux-roues avait été instauré mercredi dernier par décret pour une entrée en vigueur progressive à partir de 2023. Exigé par l'Union européenne depuis 2014 pour améliorer la sécurité routière, protéger l'environnement et limiter les nuisances sonores, il est déjà appliqué dans de nombreux pays voisins. Cette mesure publiée dans le Journal officiel au coeur de l'été avait provoqué la grogne des fédérations de motards.
Ce nouveau contrôle technique devait s'étendre à tous les véhicules motorisés à deux, trois et quatre roues, scooters de 50 cm3 et voitures sans permis compris. Comme pour les voitures, pour qui il a été instauré en 1992, le contrôle aurait dû être renouvelé tous les deux ans.