Arnaud Montebourg 1:59
  • Copié
Romain David , modifié à
Invité dimanche d'Europe 1, l'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg a voulu dénoncer les conséquences de la stratégie sanitaire qui a consisté à reconfiner les Français pour faire face à la seconde vague de l'épidémie de Covid-19 en France.
INTERVIEW

Emmanuel Macron devrait annoncer mardi, à l’occasion d’une allocution télévisée, un desserrement de la contrainte mais pas encore la fin du confinement, alors que celui-ci devait théoriquement s’achever au 1er décembre. Aux yeux d’Arnaud Montebourg, invité dimanche du Grand Rendez-vous sur Europe 1, l’exécutif n’a pas retenu les leçons de la première vague, au printemps dernier. "Nos résultats, à la fois en nombre de personnes qui ont perdu la vie et en termes de destruction économique, sont désastreux quand vous regardez les pays asiatiques qui, eux, ont appris d’autres pandémies", a taclé l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande.

"Il n’était pas inutile d’apprendre, une fois que l’on avait déconfiné en mai-juin", ajoute Arnaud Montebourg, "et de trouver d’autres méthodes que celles qui ont consisté à nous reconfiner et à détruire encore l’économie." Il salue ainsi la gestion de certains pays d'Asie, mais aussi d'Europe : "L'Allemagne a eu quatre fois moins de morts avec des destructions économiques moins importantes."

La détresse des petits commerçants

Arnaud Montebourg a également tenu à prendre le parti des commerçants, toujours suspendus à l'annonce d'une date de réouverture. "Je n’aurais pas fermé les petits commerces non essentiels. Je ne crois pas qu’on puisse dire qu’ils sont responsables de la propagation du virus ", poursuit l’ancien socialiste. "Vous avez des supermarchés bondés où il n'y a aucune mesure, alors que les petites surfaces permettent d’organiser la discipline collective", relève-t-il.

"Un commerçant, c’est celui qui a misé toutes ses économies pour être indépendant. Je vois des situations désespérées, alors que ce sont des gens qui ne sont pas habitués à manifester. Il y a des faillites en série qui s’annoncent, des gens qui seront ruinés. Le chemin du tribunal de commerce n’est pas très agréable, c’est un déshonneur dans la tête des gens. Voilà ce qui se prépare", avertit l’ancien locataire de Bercy, fustigeant "un gouvernement qui n’a aucune sensibilité du terrain".