"Je suis inquiet des conséquences sur l'économie", a déclaré Éric Woerth mercredi au micro d'Europe 1. Le député Les Républicains de l'Oise et président de la commission des finances estime que la crise sanitaire liée au coronavirus débouchera sur "une forme d'épidémie économique qui créera du chômage et de la récession."
"Nos finances publiques vont en souffrir"
Cette crise économique qui, selon le député LR, se déploiera inévitablement à la suite de la crise sanitaire, doit être limitée. "Il faut en limiter les conséquences notamment sur les petites et moyennes entreprises (PME) qui ont vu leur chiffre d'affaires s'effondrer", affirme-t-il, évoquant notamment la mise en place de mesures de garantie "pour passer ce mauvais cap en garantissant des emprunts", mais aussi la remise des impôts et charges que devaient payer ces entreprises.
"Tout cela nécessite beaucoup de sacrifices et nos finances publiques vont en souffrir, mais il n'y a pas d'autre solution", ajoute-t-il.
"Le gouvernement est optimiste"
"Je trouve que le gouvernement est assez optimiste", abonde le président de la commission des finances. "Je ne suis pas oiseau de mauvais augure, mais quand on voit que le gouvernement prévoit une récession de 1% en 2020 par rapport à une croissance de 1,3% prévue, et qu'il prévoit 10 milliards de recettes fiscales de moins, je me dis que le gouvernement a peut-être raison d’afficher de l’optimisme, mais il faut s’attendre à plus et donc l’anticiper pour que ça n’arrive pas."
Un optimisme dont doute le député de l’Oise, rappelant que lors de la crise économique de 2008, "c’était 45 milliards de recettes fiscales de moins et une récession de 3 points."
"La France mettra du temps à s'en remettre"
"Si l’État ne protège pas les entreprises, la crise sera plus profonde et plus grave", martèle Éric Woerth, qui sera jeudi à l’Assemblée pour voter le projet de loi de finances rectificative et le projet de loi visant à la création d'un état d'urgence sanitaire.
"Cette crise, je l’espère, ne durera pas trop longtemps : c’est un cap à passer... Mais si dans ce cap il y a des mortalités d'entreprises, la France mettra du temps à s’en remettre."