L'initiative ne passe pas. En créant une page "Desinfox Coronavirus", répertoriant sur son site internet des articles de presse, qu'il justifie par la nécessité de lutter contre les "fake news" sur la crise sanitaire, l'exécutif s'est attiré les critiques d'une grande partie de monde de la presse. Si la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a assuré que cette page avait "vocation à être supprimée une fois la crise terminée", une trentaine de sociétés de journalistes (SDJ) et de sociétés de rédacteurs (SDR) se sont rassemblées pour écrire une tribune publiée dans Le Monde, intitulée "L'État n’est pas l’arbitre de l’information".
Invité lundi de l'émission Culture- Médias d'Europe 1, Stéphane Durand-Soufflant, journaliste judiciaire au Figaro, média figurant parmi les signataires, estime que le procédé du gouvernement n'est "pas du tout respectueux de la liberté et de l'indépendance de la presse".
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"Les journalistes sont indépendants des pouvoirs politiques", rappelle-t-il en préambule. "Ce qui nous choque, c'est de voir que le gouvernement pioche là-dedans de manière totalement arbitraire et fait son petit tableau d'honneur des bonnes publications, sans d'ailleurs demander la permission des médias en question". Par ailleurs, ajoute-t-il, ce procédé "laisse entendre que les autres articles ne sont pas fiables".
"On n'a pas besoin que le gouvernement fasse un tri"
"Cela ne nous parait pas du tout respectueux de la liberté et de l'indépendance de la presse, et c'est extrêmement malvenu de la part d'un gouvernement dont la communication est extrêmement cafouilleuse', poursuit Stéphane Durand-Soufflant, qui rappelle qu'en démocratie, l'intérêt, "c'est d'avoir des sources multiples".
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"Si on veut la voix gouvernementale, on va sur le site du gouvernement, s'agace-t-il encore. On n'a pas besoin que le gouvernement fasse un tri. Ou alors qu'il fasse un lien vers tous les journaux !". Et de conclure : "On n'a pas besoin d'un tableau d'honneur d'État. On rend un bien mauvais service aux titres en laissant penser que certains sont plus en cour que d'autres".