"Il aurait été complètement anormal de ne pas l'auditionner." Pratiquement une semaine après le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy, c'est au tour du professeur Didier Raoult d'être entendu mercredi après-midi par la Commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur le coronavirus. Un choix qui peut surprendre, tant le défenseur marseillais de l'hydroxychloroquine a été en permanence à rebours de la politique gouvernementale durant la crise sanitaire.
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"Il est important qu'on puisse comprendre les choses"
Mais "il a fait partie du paysage de cette crise sanitaire", pointe au micro d'Europe 1 Brigitte Bourguignon, députée LREM et présidente de la commission qui se doit d'entendre tous les points de vue, même les plus polémiques. "Il y a eu des controverses sur l'efficacité ou pas de la chloroquine, il est important qu'on puisse comprendre les choses", renchérit de son côté le vice-président Boris Vallaud. "Il ne s'agit pas de décerner de brevet aux uns et aux autres, de qualifier ou disqualifier tel ou tel."
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Comment l'IHU de Marseille a-t-il pu être un bon élève en matière de tests ?
Outre sa vision de la gestion de la crise, l'épidémiologiste sera également interrogé sur son retrait du Conseil scientifique, ou encore sur les tests de dépistage. Alors qu'il continue d'affirmer mordicus que si l'on avait écouté, il y aurait "deux fois moins de victimes", Didier Raoult devra également expliquer pourquoi certain affirme que le bilan de l'IHU marseillais qu'il dirige est meilleur que dans le reste du pays.
Un point qui intéresse tout particulièrement Eric Ciotti, rapporteur de la commission. Alors que le "manque de tests a été un des défauts majeurs de notre pays", le député affirme au micro d'Europe 1 que le groupe d'enquête "aura à cœur de voir pourquoi l'exemple de l'institut dirigé par le professeur Raoult a été au contraire un bon élève et a été couronné de succès en matière de tests".
Pour rendre un rapport le plus complet et le plus précis possible, la Commission d'enquête veut entendre un maximum d'acteurs scientifiques et politiques. Après Didier Raoult, ce sera au tour de la professeure Karine Lacombe, très critique envers ce dernier, d'être auditionnée.