Lundi soir, Emmanuel Macron a pris la parole pour la quatrième fois depuis le début de la crise sanitaire lors d'une allocution télévisée. Le président de la République a dit son sentiment de fierté face à l'union du pays. Retirée de la vie politique, Marion Maréchal, directrice de l’ISSEP à Lyon, ancienne députée RN, est sortie de silence, mardi matin sur Europe 1.
"Ce qui me dérange un petit peu dans l'utilisation de l’unité nationale, c’est qu'elle semble parfois utilisée pour ne pas avoir à rendre des comptes politiques ou sur la manière de gérer une crise", souligne d'emblée l'ancienne députée.
"Je prends cela avec précaution. Si, bien sûr, on doit être tous solidaires dans cette période, et qu’il peut y avoir une petite trêve républicaine sur les polémiques de bas étage, cela n’empêche pas qu'il faut faire le constat des failles de la manière de gouverner d'Emmanuel Macron".
"Un discours d'adaptation à la pénurie"
Elle pointe un discours "d'adaptation à la pénurie" plutôt que de "vision stratégique". "Au niveau des tests se rend compte qu'après deux mois de confinement plein, on va encore être au stade de dépister uniquement des personne qui développent des symptômes. Ce qui était l'étape initiale de la plupart des pays qui ont lutté contre le virus. Là il y a une gestion un peu lente du dispositif", dénonce-t-elle.
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"La cellule de crise qui a été mise en place pour assurer l'approvisionnement national en matériel est un fiasco total". Marion Maréchal évoque des entreprises qui se sont mises à la disposition du gouvernement mais "n'ont même pas eu d'accusé de réception". Elle pointe le manque de pistes précises, notamment pour l'accompagnement de ces dernières.
"J'attends de voir la manière dont Emmanuel Macron va se réinventer"
"La réalité, c’est qu'aujourd'hui Emmanuel Macron fait partie des personnes qui considèrent, en tant que progressistes, que l'Histoire est une forme de progrès linéaire. Or l'Histoire, c'est une succession de chocs, de ruptures, de surprises. Et comme on ne peut pas anticiper ces surprises, le moins qu’on puisse faire, lorsqu'on est un homme d'Etat, c'est d'organiser la résilience de la communauté nationale pour que ces ruptures ne soient pas fatales", ajoute Marion Maréchal.
"J'attends de voir la manière dont Emmanuel Macron va se réinventer. Quand il nous parle de la souveraineté industrielle, de la souveraineté alimentaire, il parle à son niveau de souveraineté européenne. Il y a une forme de dévoiement du mot", précise l'ancienne députée.
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"Je goûte de manière ironique le fait qu'Emmanuel Macron se fasse le défenseur de la souveraineté économique lui qui, hier ministre de l’Economie, a vendu la branche énergie d’Alstom aux Américains", ironise-t-elle. "Si tant est qu'il ait changé son logiciel, cela ne s'est pas vu dans les dernières semaines."