Les nationalistes corses, réunis par l'autonomiste Gilles Simeoni et l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni, ont remporté dimanche une très large victoire aux élections territoriales. Invité lundi de la matinale d'Europe 1, le Républicain Brice Hortefeux a cependant voulu rappeler "le taux de participation extrêmement faible" au scrutin. "La participation est de 15 points de moins qu'au dernier scrutin, ce qui prouve que cela n'a ni intéressé ni mobilisé", a-t-il estimé.
Il a toutefois reconnu "un succès comptable des autonomistes et des indépendantistes", tout en taclant "les premiers, qui veulent bénéficier du continent sans y être trop lié, et les seconds, ceux qui semblent oublier que Paris consacre à la Corse plus de 3,6 milliards d'euros".
Des "privilèges" inacceptables ? "Je reste abasourdi par les propositions phares de ceux qui ont gagné, à savoir une amnistie pour tous les prisonniers, y compris pour les crimes de sang – je n'ai entendu aucun des responsables corses qui ont gagné démentir cette affirmation -, et deuxièmement l'impossibilité d'accéder à des biens immobiliers si l'on n'est pas Corse depuis cinq ans", a encore énuméré l'ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy. "Si un Auvergnat comme moi ou un Breton affirmerait ça, on l'orienterait vers Saint-Anne !", lâche-t-il.
"Il faut engager le dialogue avec la volonté de reconnaître les spécificités mais sans pour autant proposer des privilèges exorbitants par rapport au reste des régions de notre pays", conclut Brice Hortefeux.