Trois partis autonomistes corses se sont réunis samedi à Corte pour "constituer un grand parti de gouvernement", souhaité par le président du Conseil exécutif Gilles Simeoni, en vue des élections territoriales de décembre.
"Véritable parti de gouvernement". C'est en tant que groupe que les trois partis autonomistes Inseme (de Gilles Simeoni), À chjama naziunale et le Partitu di a Naziona Corsa (PNC) siégeaient jusqu'à présent à l'Assemblée de Corse sous la bannière "Femu a Corsica". "Femu a Corsica doit évoluer fortement et rapidement et devenir un véritable parti de gouvernement, adossé à un fonctionnement respirant et démocratique, ouvert à la société civile, présent sur tous les terrains de lutte et d'action", a déclaré Gilles Simeoni mi-juillet.
Trois députés aux législatives. Femu a Corsica, avec le parti indépendantiste Corsica Libera de Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse, a porté les nationalistes au pouvoir dans l'île en 2015. C'est aussi grâce à la coalition "Pé a Corsica" ("Pour la Corse") rassemblant les indépendantistes (Corsica libera et U rinnovu) et les autonomistes que les nationalistes ont pu faire élire trois députés nationalistes en juin. "La reconduction de l'axe Femu a Corsica/Corsica Libera, qui forme l'ossature de la majorité territoriale 'Per a Corsica' ne (fait) pas débat", avait précisé Gilles Simeoni mi-juillet. "Cet axe a en effet été la clé de la victoire de décembre 2015 (...) Il se présente donc comme un acquis majeur et irréversible".
Vote pour la collectivité unique de Corse fin 2017. La réunion, à l'université de Corte samedi, a rassemblé plus de 500 personnes et avait pour but de discuter de la stratégie et des alliances électorales futures. Il s'agit entre autres de déterminer si les nationalistes présenteront une liste unique dès le premier tour ou s'ils ne feront front commun qu'au second tour. Porté par l'élan de la percée historique des nationalistes aux législatives, Simeoni veut resserrer les rangs en vue du vote attendu à la fin de l'année pour la collectivité unique de Corse. Fruit de la fusion de la collectivité territoriale actuelle et des deux départements de l'île, elle doit voir le jour en 2018. "Il y a toujours des notions en débat, mais nous allons tous travailler ensemble. Désormais nous avons un outil politique à la hauteur des enjeux. Et l'objectif est bien de rassembler le plus de Corses", a-t-il déclaré.
Au cours de la première réunion samedi plusieurs axes ont été abordés, afin de définir "un cadre stratégique: autonomie vs autodétermination, fidélité aux fondamentaux vs ouverture...", a déclaré Jean-Christophe Angelini, leader du PNC. Il a été décidé que des commissions de travail seraient mises en place. Il y en aura notamment une "sur la politique générale" et une autre "sur la faisabilité du projet, les statuts notamment", a précisé Jean-Christophe Angelini. Un congrès fondateur devrait avoir lieu cet automne, a précisé Gilles Simeoni.